Opération psychologique

Équipe Le Point Critique | 23 novembre 2025

Mensonge du chef d’état-major de la Marine : sauver le soldat Mandon quoi qu’il en coûte

Le haut commandement de l’Armée française multiplie les prises de parole au lendemain de la déclaration du général Mandon lors du Congrès des maires de France. La dernière en date émane chef d’état-major de la Marine nationale qui a affirmé ce jeudi, à l’antenne de France Inter, que Moscou était à l’origine du sabotage contre le pipeline russe Nord Stream 2 dont on sait aujourd’hui qu’il a été exécuté par l’Ukraine.

Général Fabien Mandon, CEMA, émission C à vous, 22/11/2025

Mardi dernier, le chef d’état-major des armées (CEMA), le général Mandon, est intervenu lors du Congrès des maires de France, pour sensibiliser les élus à la perspective d’un conflit de haute intensité avec la Russie à l’horizon de trois ou quatre ans. Il a appelé les Français à faire preuve de courage et de lucidité face à la réalité de cette menace, et à se préparer psychologiquement à perdre « leurs enfants ».

Cette séquence a ouvert la voie à un rétrapodélage, qui a consisté à nier toute volonté d’alarmisme de la part du Gouvernement accusé d’anticiper l’envoi de civils sur le front ukrainien.

L’amiral Nicolas Vaujour, chef d’état-major de la Marine nationale, est intervenu jeudi à l’antenne de France Inter pour défendre les propos du général Mandon et l’innocence de sa démarche. Il a confirmé que la Russie était une menace réelle pour la France, mais en s’appuyant sur un mensonge rectifié depuis plusieurs mois, consistant à attribuer à Moscou le sabotage du pipeline Nord Stream commis par l’Ukraine dans le but de diaboliser et d’affaiblir économiquement la Russie :

Nous faisons à ce qu’on appelle des actions hybrides. […] On a Nord Stream, le pipeline qui a été coupé en mer Baltique. Tout ça, c’est des actions qui viennent déstabiliser des écosystèmes, qui viennent nous tester un peu, qui viennent voir si on va réagir.

https://twitter.com/i/status/1991407712014619088

On se souvient en effet de ce tweet de remerciement publié au lendemain de l’attaque par le vice-président du Conseil des ministres de Pologne :

L’enquête a confirmé que l’Ukraine avait organisé ce sabotage, à l’origine d’une explosion des coûts de l’électricité dont les répercussions sur les économies européennes et sur le pouvoir d’achat des citoyens sont aujourd’hui vertigineuses, avec la probable complicité des Occidentaux. Le 22 août, TFI titrait en effet « Sabotage – Nord Stream : le mystère enfin résolu », confirmant les soupçons pesant depuis plus de deux ans sur l’Ukraine.

Hier, dans l’émission C à vous, Yaël Goosz est revenu sur la polémique déclenchée par les propos du CEMA, présent sur le plateau. Il a tenté d’expliquer de manière particulièrement confuse pourquoi l’appel du général Mandon à se préparer à une guerre contre la Russie relevait de la lucidité et non de l’alarmisme, en accusant ses détracteurs de nier la réalité de cette menace :

Il y a d’abord la diffusion exponentielle de montages vidéo tronqués, relayés par des bots russes amplifiés chez nous par des réseaux pro-Poutine – Florian Philippot tweetait dès les premières heures – pour laisser penser que la France s’attaque à la Russie. L’idée c’est quoi ? C’est de provoquer l’étincelle, la réaction en chaîne. Si un pays de l’OTAN surréagit, alors c’est l’engrenage rêvé pour Poutine.

https://www.youtube.com/watch?v=q8-eSSbhXLc

Le général Mandon n’a pas corrigé Yaël Goosz, validant donc implicitement la théorie selon laquelle la Russie aurait amplifié l’impact de cette déclaration en lui donnant une visibilité artificielle sur les réseaux sociaux afin de déclencher, à terme, l’article 5 du traité de l’OTAN.

Faut-il réellement être sous influence du Kremlin pour contester l’évidence d’un conflit de haute intensité avec la Russie, qui semble presque programmé (à une échéance heureusement suffisamment lointaine pour laisser à la France le temps de s’y préparer), mais dont la prédiction repose sur une falsification de la réalité ? Mais surtout, pourquoi un tel acharnement coordonné à convaincre les Français qu’ils doivent être terrorisés par la Russie et se préparer à entrer en guerre contre elle si tel n’est pas le cas ?

Les récentes déclarations du plus haut gradé de l’armée allemande, le général Freuding, plagiant mot pour mot celles tenues il y a quelques semaines par le général Schill, sur l’antenne de France Inter, suggèrent que cette obsession pour la guerre est devenue l’essence du projet européen : « Nous sommes prêts pour le combat dès ce soir. »

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