Indiscrétion
L’Élysée planifie-t-il une guerre pour couvrir un scandale ?
La fin de la guerre en Ukraine n’a jamais été aussi proche. La France et le Royaume-Uni anticipent pourtant des milliers de morts et de blessés. Pourquoi une telle agitation de part et d’autre de la Manche ? Un analyste de marché propose une explication fracassante, suggérant que l’Élysée aurait un intérêt personnel à prolonger la guerre.

La presse norvégienne a publié il y a quelques jours une information suggérant que le ministère de l’Intérieur britannique s’attend à des pertes massives. L’annonce porte sur une série de contrats d’un montant de 7,5 millions de livres sterling, incluant l’achat de tentes d’évacuation massive, de morgues mobiles et de bâtiments réfrigérés capables de conserver jusqu’à 700 corps. Les contrats auraient déjà été signés par Londres, selon le journal Steigan.no.
L’information est issue de la publication de l’avis d’attribution d’un marché portant sur un « cadre de stockage de la capacité de subsistance en cas de perte de masse », autrement dit, un dispositif exceptionnel de stockage des corps en cas d’incident majeur entraînant un grand nombre de décès. L’appel d’offres, ouvert en mars dernier et clôturé le 18 août, détaille les exigences du ministère de l’Intérieur pour atteindre cet objectif.
À quoi cet imposant dispositif est-il destiné ? Le Gouvernement britannique n’a fourni aucune explication, mais le journaliste Jim Ferguson propose plusieurs hypothèses : « Pandémie 2.0 ? Terreur ? Guerre ? Catastrophe climatique ? »
En France, un « manuel de survie » détaillant les « bons gestes à adopter en cas de menace imminente » avait été annoncé par la presse en mars dernier, au moment où le gouvernement britannique publiait son appel d’offres. Il devait être adressé à chaque Français avant l’été, mais le projet a visiblement été avorté.
L’Élysée semble pourtant se préparer à une catastrophe humaine d’ici mars prochain selon une information divulguée par le Canard enchaîné dans son édition de mercredi :
Sur ordre de Catherine Vautrin, les hôpitaux doivent se tenir prêts à accueillir des milliers de soldats blessés en cas de conflit armé généralisé en Europe. « Le Canard » a mis la palme sur des documents internes demandant aux agences régionales de santé de préparer les soignants à un possible « engagement majeur ».
https://www.lecanardenchaine.fr/defense/51669-la-sante-requisitionne-les-hopitaux-pour-la-guerre-en-europe
Selon le Canard, le ministère aurait demandé aux agences régionales de santé, sur ordre du Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale, d’organiser l’accueil de 10 000 à 50 000 hommes sur une période de 10 à 180 jours. Les soignants seraient également appelés à rejoindre le Service de santé des Armées, « quel que soit leur secteur d’exercice ». Officiellement, il s’agit uniquement d’« être prêt à réagir en cas de conflit armé généralisé en Europe » et de « sensibiliser » la communauté soignante à une telle éventualité :
Il est tout à fait normal que le pays anticipe les crises, les conséquences de ce qu’il se passe. Cela fait partie de la responsabilité des administrations centrales.
Catherine Vautrin, BFM, 27/08/2025
Pourtant, fin juillet, l’hôpital militaire Robert-Picqué en Gironde annonçait la fermeture de l’établissement au public à la fin de l’année 2025 en anticipation d’un déploiement de troupes en Ukraine dont la France pourrait prendre le commandement. Nous ignorions que la France pouvait s’offrir le luxe de sacrifier 242 lits de plus en prévision d’un risque à contre-courant du sens de l’histoire.
La perspective d’une guerre n’est souhaitée par personne hormis par une poignée d’Occidentaux, dont l’engagement est présenté depuis le début du conflit comme un simple soutien visant à permettre à l’Ukraine de se défendre à armes égales contre la Russie. En avril 2022, pourtant, ils avaient torpillé le processus de paix lors des négociations menées à Istanbul ; le plan qu’ils sont venus soutenir à Washington, en début de semaine dernière, a été interprété par le monde entier comme la preuve que leur objectif n’est pas de construire « une paix juste et durable », mais d’importer la guerre dans leur propre pays.
Emmanuel Macron a catégoriquement réfuté cette analyse, qu’il avait pourtant confirmée lors d’une interview il y a quelques jours et qui est aujourd’hui partagée par de nombreux observateurs, dont le vice-président du Conseil des ministres d’Italie, Mattéo Salvini. Depuis la Moldavie où il est venu ce jeudi soutenir la présidente Maia Sandu face à la menace d’une ingérence de la Russie dans les élections législatives de septembre, il a dénoncé les mensonges du Kremlin qui serait selon à l’origine de cette lecture du « projet de paix » européen :
La propagande du Kremlin nous explique que les Européens souhaitent prolonger la guerre et que l’Union européenne opprime les peuples. Ce sont des mensonges.
https://twitter.com/France24_fr/status/1960716756156133515
L’anticipation d’un conflit de haute intensité confirme pourtant l’obsession belliciste d’Emmanuel Macron, tant cette « lecture » de la situation en Ukraine apparaît à contresens de l’histoire et tant il semble paradoxal de militer pour une solution dont on présuppose qu’elle apportera la guerre dans ses propres frontières, pour garantir la paix à plusieurs milliers de kilomètres. La France en a-t-elle seulement les moyens ?
Non si l’on en croit le journaliste Georges Malbrunot, qui relatait le 12 août les propos qu’aurait tenus le général Burckard au moment de quitter ses fonctions, quelques jours après la consigne donnée aux hôpitaux de se préparer à la guerre : « Au niveau opérationnel, si demain on a un problème en France, on ne saura pas faire. »
Une autre explication a été proposée récemment par l’analyste de marché Alex Krainer. Dans une vidéo publiée il y a quelques jours, il affirme que la France aurait « perdu » 46 milliards d’euros sur les 71 milliards d’avoirs russes gelés depuis 2024, dans le cadre du conflit en Ukraine.
L’information est d’autant plus troublante que 13 mai dernier, Emmanuel Macron affirmait ne pas « avoir le cadre légal » pour procéder à une telle saisie. Il avait alors estimé que ces actifs devaient d’abord être sécurisés avant de pouvoir être utilisés, l’objectif étant d’y avoir recours lorsqu’un accord de paix serait conclu pour financer la reconstruction de l’Ukraine. A contrario, dans l’éventualité où ces avoirs auraient été utilisés par la France, à quelle fin l’Élysée les a-t-il débloqués ?
Selon Alex Krainer, cette situation d’une gravité inédite pourrait expliquer que le chef de l’État cherche à tout prix à retarder la fin de la guerre qui s’accompagnerait inévitablement de l’obligation de restituer ces sommes.