Épilogue
L’élection présidentielle roumaine de 2024 a été annulée sur la base d’une fakenews, selon un rapport du Congrès américain
La dernière élection présidentielle a été annulée en Roumanie pour cause de soupçons d’ingérences russes. Un rapport du Département d'État américain confirme que le Kremlin n’est pas intervenu dans le scrutin, mais que celui-ci a bien été instrumentalisé par le gouvernement romain.

Le Département d’État américain établit chaque année, pour le compte du Congrès, des rapports sur l’état de la démocratie dans les pays membres des Nations unies et dans ceux bénéficiant d’une aide américaine. Ces rapports couvrent les droits individuels, civils, politiques et des travailleurs internationalement reconnus, tels qu’ils sont énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres accords internationaux.
Le rapport de l’année 2024 concernant la Roumanie aborde la question de l’élection présidentielle, où Bruxelles est soupçonnée être intervenue pour la faire annuler et déclarer inconstitutionnelle la candidature souverainiste de Călin Georgescu, victorieux du premier tour. Ces accusations reposent en partie sur les propos tenus publiquement par l’ancien commissaire européen Thierry Breton, qui avait déclaré en janvier dernier, à propos du risque d’annulation des élections législatives en Allemagne en cas de victoire du parti Alternative pour l’Allemagne (Alternative für Deutschland – AfD) : « On l’a fait en Roumanie et il faudra évidemment le faire si c’est nécessaire en Allemagne ».
Le motif invoqué en Roumanie pour écarter Călin Georgescu était l’intervention présumée de la Russie dans la campagne électorale. Le gouvernement roumain n’avait pas été en mesure de démontrer la réalité d’une telle ingérence, mais Paris, Bruxelles et Bucarest avaient affirmé d’une même voix qu’elles possédaient les preuves sur lesquelles se fondaient leurs accusations.
Des journalistes indépendants avaient de leur côté publié des documents relatifs à une enquête fiscale, établissant que le gouvernement roumain avait manipulé le scrutin au profit de Călin Georgescu, pour tenter de faire échouer la candidature de son principal opposant. La manœuvre avait eu pour effet de donner une visibilité inespérée au programme de Georgescu, profondément en phase avec les attentes des Roumains, et de décupler sa popularité au point de faire perdre la candidate affiliée au groupe Renew.
Le rapport du département d’État américain confirme que la seule ingérence dans l’élection a été organisée par le gouvernement roumain et non pas par l’opposition :
La Cour constitutionnelle a annulé le premier tour des présidentielles de novembre 2024, estimant que des « irrégularités » avaient compromis la transparence du scrutin. Elle a attribué l’influence indue à une opération d’information russe sur les réseaux sociaux, mais des observateurs indépendants ont estimé qu’il s’agissait d’une campagne organique d’un parti roumain. Un nouveau premier tour était prévu pour mai 2025.
Pour rappel, Emmanuel Macron considère toujours que l’élection roumaine a été manipulée par la Russie, bien que les conclusions de l’enquête aient été rendues publiques en décembre dernier. Cette fausse information est répétée à l’envi lors de ses prises paroles pour soutenir l’hypothèse d’une ingérence du Kremlin dans la vie politique française, alors que l’ancien chef d’état-major des armées a reconnu, lors de sa dernière conférence de presse, que la caractéristique de ces ingérences était de ne pas pouvoir être prouvées.
On comprend pourquoi.