Impunité

Équipe Le Point Critique | 04 août 2025

Pfizergate, suite et fin ?

La Commission européenne n’a pas fait appel de la décision l’obligeant à divulguer les SMS échangés en 2021 entre sa présidente et le PDG de Pfizer. Elle affirme aujourd’hui ne plus disposer des messages depuis presque deux ans.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, mai 2025

La Commission européenne a été condamnée en mai dernier par la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) à révéler les SMS échangés début 2021 entre sa présidente, Ursula von der Leyen, et le directeur général de Pfizer, Albert Bourla, dans le cadre des négociations concernant le plus important contrat d’achat de vaccins jamais conclu par l’Union européenne.

Le contrat, estimé à 36 milliards d’euros portait sur l’acquisition de 1,8 milliard de doses de vaccin anti-COVID. Le New York Times réclame depuis 2022 l’accès à ces SMS, mais la présidente s’est systématiquement affranchie du droit pour maintenir dans une opacité totale les clauses de ces contrats ainsi que les échanges qui les encadrent. Une première demande formelle d’accès à ces messages avait également été déposée en mai 2021 par un journaliste allemand du site Netzpolitik, Alexander Fanta, qui s’était vu opposer un refus.

Aux orignes, le Pfizergate

Ce scandale absolu au regard des sommes et des volumes en jeu (9 doses en moyenne par Européen sur une période de deux ans, malgré un schéma vaccinal à 2 injections, réputées efficaces à 95 % et homologuées avant la fin des essais cliniques pour leur capacité à prévenir une seconde vague) est connu sous le nom de Pfizergate.

Il a pris réellement forme en septembre 2022 avec la publication d’un rapport de Cour des comptes européenne dans laquelle les auteurs dénoncent l’opacité totale des négociations conduites par la présidente :

  • la réunion prévue en mars 2021 entre les conseillers scientifiques de l’Union et les États membres concernant les aspects scientifiques de la stratégie vaccinale contre le COVID n’a jamais eu lieu ;
  • l’équipe conjointe de négociation constituée autour d’Ursula von der Leyen a été exclue de l’ensemble des négociations préliminaires impliquant le laboratoire Pfizer/BioNTech.

Le rapport confirme par ailleurs l’achat initial de 4 625 millions de doses de vaccins ARNm (Pfizer, Moderna et Curevac) complété de 2 400 doses supplémentaires (dont 2 100 du vaccin Pfizer), soit un total de 7 milliards de doses pour une population de 446,8 millions d’habitants, dont seule une partie était à l’époque éligible à la vaccination.

Ces volumes délirants confirment dans le meilleur des cas un pillage organisé des États à des fins d’enrichissement personnel, la vente de ces vaccins étant commissionnée ; l’autre hypothèse est qu’une stratégie coercitive était planifiée dès le départ visant à forcer les Européens à recevoir de multiples doses, ce qui indiquerait que la présidente de la Commission savait qu’elles ne mettraient pas un terme à la pandémie.

Fin de non-recevoir adressée au New York Times

Le délai accordé à l’exécutif européen pour contester la décision de la CJUE a expiré début juillet. La Commission n’ayant pas fait appel à temps, elle se trouve désormais dans l’obligation de divulguer ces SMS. Politico indiquait le 30 juillet qu’en cas de refus, des dommages punitifs seront exigés, en précisant toutefois que cet ultimatum ne constituait aucune garantie que les messages seraient divulgués.

On apprend aujourd’hui que ce ne sera pas le cas, la correspondance entre Ursula von der Leyen et Albert Bourla n’étant techniquement plus accessible, selon la réponse officielle adressée par la Commission au New York Times, qui exigeait sa transmission suite à l’expiration du délai imparti pour qu’elle s’y oppose. France-Soir propose une traduction de cette lettre, consultable ici.

La Commission avait refusé de transmettre les SMS au NYT en 2021, après avoir tenté de nier leur existence, pourtant révélée par le directeur général de Pfizer dans une interview donnée au journal en avril juin (How Europe Sealed a Pfizer Vaccine Deal With Texts and Calls – Comment l’Europe a scellé un accord sur les vaccins de Pfizer à l’aide de SMS et d’appels). Elle avait ensuite affirmé qu’elle n’en retrouvait aucune trace, les messages n’ayant jamais été archivés, car n’étant pas soumis à une telle obligation en raison de leur caractère éphémère. Une nouvelle version a émergé la semaine dernière au terme d’une bataille juridique hors norme, plaçant la présidente de la Commission au pied du mur. Elle affirme aujourd’hui avoir procédé à de nouvelles recherches n’ayant pas permis d’identifier de document correspondant à la demande du NYT.

La réponse de la Commission confirme que les SMS ont bien existé. Le chef de cabinet d’Ursula von der Leyen, Björn Seibert, les aurait consultés « au cours de l’été 2021 », après la demande d’accès adressée par le journaliste allemand, pour déterminer s’ils présentaient un intérêt. Il se serait « assuré qu’ils avaient pour seul objectif de garantir la disponibilité respective de la présidente de la Commission et du PDG de Pfizer pour des appels ultérieurs » et qu’ils n’avaient donc pas besoin d’être archivés. Le courrier indique qu’Ursula von der Leyen aurait remplacé son téléphone à plusieurs reprises depuis 2021 sans transférer l’intégralité de son contenu. Les anciens appareils ayant été réinitialisés et recyclés, les données ne seraient plus accessibles, et ce, depuis au moins juillet 2023.

Enterrement de la correspondance par la Commission

Une telle explication, a fortiori aussi tardive, est tout simplement inaudible, la Commission ayant été condamnée par la CJUE précisément parce qu’elle n’avait pas été en mesure de répondre à ces questions techniques, mais cette énième volte-face de la Commission confirme que la manière dont les contrats ont été négociés est littéralement inavouable.

Le journal France-Soir a analysé en détail la réponse de la Commission, qui évoque deux types de messages : des SMS et des échanges via la messagerie chiffrée Signal, « qui, par conception, n’archive pas les messages sur un serveur central ». La lettre est rédigée de manière ambiguë, suggérant que les messages recherchés depuis quatre ans l’auraient été via Signal, et n’auraient donc matériellement pas pu être archivés. Or cette réponse n’est pas recevable. Le règlement européen encadrant le stockage des échanges s’applique à l’ensemble des documents ayant une portée administrative ou politique, « y compris les messages informels s’ils influencent des décisions publiques », explique France-Soir, ce qui est typiquement le cas des messages recherchés, y compris ceux ayant pour seule finalité de garantir la continuité des échanges entre la Commission et Pfizer.

Le New York Times se contente de prendre acte de la fin de non-recevoir adressée par la Commission, qui selon lui, validerait essentiellement un problème de transparence des institutions. L’article ne fait aucunement mention de la plainte pénale, à laquelle il aurait pu se joindre en 2023, déposée par le lobbyiste belge Frédéric Baldan, dont le traitement a été suivi avec attention par France-Soir, qui relève le silence assourdissant du NYT sur cette initiative pourtant majeure. L’avocat belge, dont l’accréditation a été retirée depuis, accuse la présidente de la Commission de quatre faits délictueux : destruction de documents publics, prise illégale d’intérêts, corruption et usurpation de fonctions et de titre, pour avoir négocié sans mandat les contrats de vaccins.

Des contrats léonins rédigés par les fabricants

La plainte pénale suit son cours, même si la réponse adressée au NYT n’autorise guère d’espoir quant à la publication des messages. Les sanctions auxquelles s’expose la présidente, en revanche, pourraient être beaucoup plus lourdes que celles encourues dans le cadre de l’action du NYT, dont l’échec était prévisible, la CJUE n’ayant pas le pouvoir de contraindre Ursula von der Leyen à divulguer.

La différence entre ma plainte et la demande du New York Times, c’est que là le juge d’instruction ne va pas demander à Madame Von der Leyen de fournir ces SMS, il va saisir les SMS, et s’ils n’existent plus, elle devra expliquer pourquoi ils n’existent plus. […] Il va faire une perquisition, il va demander « Je veux persquisitionner le téléphone, où est-il ? », et donc à ce moment-là, on arrête de jouer.

https://www.francesoir.fr/videos-l-entretien-essentiel/von-der-leyen-protat-baldan

Qu’y a-t-il donc dans ces messages qui soit à ce point choquant pour que les institutions européennes aient mobilisé toutes les ressources à leur disposition pour interdire aux citoyens de connaître leur contenu ? Que contiennent-ils d’aussi incriminant pour la présidente de la Commission et les parlementaires issus des bancs de la majorité présidentielle (Renew), des écologistes et de LFI, pour qu’ils collaborent avec autant de détermination à cette omerta ? Ils avaient l’occasion de la censurer il y a quelques semaines et en 2022, mais ils ont refusé de saisir cette occasion historique.

L’un des points sensibles de cette correspondance concerne le prix d’achat des vaccins et les garanties accordées aux laboratoires. En novembre 2021, une version non caviardée des contrats Pfizer et Moderna, divulguée par erreur, a été analysée par le juriste Olivier Frot. L’expert en marchés publics et ancien négociateur des marchés de l’armée française et l’OTAN dénonce des conditions totalement surréalistes, suggérant que les contrats ont été rédigés par les fabricants, à leur bénéfice exclusif.

Un crime contre l’humanité à 720 millions d’euros ?

On suppose par ailleurs qu’Ursula von der Leyen a perçu une commission de performance de plus de 700 millions d’euros, le pourcentage pour ce type de contrat étant traditionnellement de 2 %, et qu’elle a bénéficié d’une connexion privilégiée avec Albert Bourla par le biais de son mari.

Cette commission a sans doute été négociée lors de ces échanges, qui révèlent probablement qu’elle était parfaitement lucide sur l’inefficacité des injections et sur les risques auxquels elles exposeraient les Européens, leur cancérogénicité et leur génotoxicité n’ayant jamais été testées avant leur déploiement. Un tel scénario serait d’autant plus accablant, la présidente ayant tenté de rendre obligatoire la vaccination malgré son caractère expérimental, rappelé dans une réponse adressée par la Commission aux parlementaires, et son indication ciblée, incompatible avec une vaccination de masse.

La procédure aura toutefois permis aux plaignants, qui ne sont plus tenus au secret de l’instruction depuis le 20 janvier, de récupérer les contrats de manière légale. On ignore pour l’instant quand ils seront publiés mais ce jour-là, nous devrions enfin découvrir si ceux qui ont imposé à des millions de Français de se faire vacciner étaient sincères lorsqu’ils affirmaient que les injections étaients sûres et efficaces.

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