La Commission européenne invente un acte de sabotage et accuse la Russie

Lors d’un déplacement en Bulgarie en fin de semaine, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen s’est plainte d’avoir été ciblée par un acte de sabotage visant à perturber son atterrissage à l’aéroport de Plovdiv. Selon l’Autorité bulgare des services de la circulation aérienne, l’avion transportant la représentante de l’UE aurait été victime d’un « brouillage GPS » qui aurait perturbé le vol entre Varsovie, en Pologne, et Plovdiv, où l’ensemble de la zone aéroportuaire aurait été « éteint ». Cette perturbation a été officiellement imputée par l’exécutif européen à une intervention malveillante du Kremlin, accusé de multiplier ce type d’attaques dans les pays frontaliers depuis le début du conflit en Ukraine :

Nous sommes bien sûr conscients et habitués d’une certaine manière aux menaces et aux intimidations qui sont une composante régulière du comportement hostile de la Russie. Et bien sûr, cela ne fera que renforcer encore davantage notre engagement inébranlable à renforcer nos capacités de défense et à soutenir l’Ukraine. Voilà.

L’information a été relayée en l’état par l’ensemble de la presse internationale qui a fourni des détails précis de l’incident.

Selon le Financial Times, qui lui a consacré deux articles, le jet n’aurait pas pu atterrir comme prévu et aurait dû rester en l’air pendant environ une heure avant que le pilote ne prenne la décision d’utiliser des cartes de navigation terrestre pour poser l’appareil au sol. Les experts de LCI se sont succédé sur le plateau de la chaîne pour commenter l’événement, que personne ne s’explique sur le plan technique compte tenu de la distance séparant le site de Moscou :

« C’est un acte d’hostilité absolument considérable » (Général Richoux)

« Avertissement, oui. Sous-entendu : “Nous pouvons vous frapper là où nous voulons”. » (Cyril Gelibter, spécialiste des renseignements russes)

« C’est un coup important, médiatiquement tout le monde en parle. Avec une personnalité aussi importante, ça crée une émotion considérable » (Xavier Gacomoni, éditorialiste)

Le portail de Flightradar24, le site web de traçage de vols référent de Google, publie aujourd’hui des données qui contredisent ce récit. Dans un message posté lundi sur son compte X, la société dément catégoriquement la version soutenue par la Commission européenne et la presse :

Les médias rapportent des interférences GPS affectant l’avion transportant Ursula von der Leyen à destination de Plovdiv, en Bulgarie. Certains rapports affirment que l’avion est resté en attente pendant une heure. Voici ce que nous pouvons déduire de nos données :

Le vol devait durer 1 heure et 48 minutes. Il a duré 1 heure et 57 minutes.

Le transpondeur de l’avion a signalé une bonne qualité du signal GPS du décollage à l’atterrissage.

Pourquoi avoir imaginé un tel scénario ? Est-ce pour justifier que la présidente soit arrivée en retard sur le site où elle était attendue ?

Ursula von der Leyen a finalement été transportée dans un hélicoptère militaire et débarquée dans un champ à proximité de l’usine de munitions qu’elle était venue visiter dans la ville de Sopot. Elle a ensuite été escortée discrètement jusqu’à l’usine où l’attendaient des manifestants, soupçonnés être des nationalistes, qui ont attaqué le véhicule dans lequel elle était supposée être. Ils ont alors tenté de bloquer le convoi en scandant des slogans hostiles et en arborant des images de cimetières ukrainiens afin de protester contre la politique belliciste de l’UE et de l’OTAN, accusés aujourd’hui de vouloir prolonger la guerre à tout prix malgré un bilan humain vertigineux, récemment évalué à plus de 1,7 million de soldats côté ukrainien (1,3 million si l’on considère que ce chiffrage inclut les 400 000 déserteurs revendiqués par plusieurs députés de la Rada) :

Nazie ! Nazie ! Nazie ! Criminelle ! Partez !

La présidente de l’UE, qui n’est investie d’aucun mandat et qui usurpe une compétence exclusive des États, a-t-elle voulu éviter des images désastreuses pour la popularité du projet martial qu’elle porte en toute illégalité ?

C’est ce que suggère le commentaire de la porte-parole de l’exécutif européen, qui présente cette ingérence de la Russie dans un événement imaginaire comme une invitation à «renforcer encore davantage » le soutien militaire de l’UE à l’Ukraine. Ursula von der Leyen a continué sa tournée européenne en promettant des milliards qu’elle n’a pas pour un projet sur lequel elle n’a aucun droit et dont les peuples européens ne veulent pas :

La présidente de la Commission européenne a fait l’éloge des projets bulgares de construction d’une usine de poudre à canon et d’expansion de la production d’obus d’artillerie, répondant aux normes de l’OTAN, et a suggéré que Sofia pourrait bénéficier d’un financement supplémentaire de l’UE au titre de l’Action pour la sécurité en Europe (SAFE) afin d’accélérer la croissance de l’industrie de la défense.

https://fr.euronews.com/my-europe/2025/09/01/des-nationalistes-bulgares-attaquent-une-voiture-en-croyant-quursula-von-der-leyen-etait-d

En mars dernier, la présidente de la Commission européenne, ex-ministre du Budget de la Défense en Allemagne dont elle a été exfiltrée après avoir fait pénétrer les lobbys de l’armement au cœur de l’État allemand a annoncé un plan massif de dépenses (Réarmer l’Europe) visant à mobiliser jusqu’à 800 milliards d’euros pour renforcer la défense européenne et soutenir l’Ukraine.