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Le chancelier Merz annonce une enveloppe de 26 milliards pour l’Ukraine après avoir proclamé la fin de l’État providence allemand
Le gouvernement allemand vient d’annoncer, à moins de 48 heures d’intervalle, la faillite de son système de protection sociale et sa détermination à aider de manière inconditionnelle l’Ukraine, a fortiori si un accord de paix est signé prochainement.

L’État-providence allemand n’est plus financièrement viable. C’est ce que le chancelier allemand Friedrich Merz aurait déclaré il y a quelques jours lors d’une conférence régionale de l’Union chrétienne-démocrate d’Allemagne (CDU), où il a appelé les membres de son parti à s’engager à prendre des décisions difficiles.
Selon The Telegraph, le chancelier récemment élu au second tour de scrutin (une situation inédite qui reflète la fragilité de la majorité parlementaire portée par le nouveau chef de gouvernement), a plaidé en faveur d’une réévaluation fondamentale du système des prestations alors que le pays se débat depuis deux ans pour sortir d’une récession historique. Après un rebond de 0,3 % réévalué à 0,4 % au premier trimestre, la croissance allemande accuse une nouvelle rechute au second trimestre, l’Office fédéral de la statistique (Destatis) ayant annoncé il y a quelques jours un recul du PIB de 0,3 %.
En début de semaine dernière, il a pourtant plaidé pour un renforcement de l’aide militaire à l’Ukraine lors du déplacement de la délégation européenne à Washington. Selon le Financial Times, ce soutien devrait se concrétiser par un achat massif d’armes américaines à hauteur de 100 milliards de dollars.
En juin dernier, Merz avait annoncé une augmentation de 5 % du PIB allemand sous forme de dépenses militaires et de financement des infrastructures stratégiques ukrainiennes. Lors d’un déplacement du président ukrainien à Berlin, le chancelier avait dévoilé quelques jours plus tôt une nouvelle enveloppe de 5 milliards d’euros.
Ces montants s’ajoutent aux 50,5 milliards d’euros que l’Allemagne a alloués à l’Ukraine entre février 2022 et fin 2024, dont 25 milliards consacrés à l’accueil des réfugiés ukrainiens, 17 milliards à l’armement et la formation des forces armées ukrainiennes, 7 milliards à l’aide civile (infrastructures, énergie) et 2 milliards au paiement des fonctionnaires ukrainiens.
La faillite du système de protection sociale, annoncée samedi par le chancelier Merz, est-elle suffisamment alarmante pour que l’Allemagne décide de ralentir ou de suspendre son soutien ?
Il semblerait que non. Lors d’une visite surprise dans la capitale ukrainienne, le ministre des Finances et vice-chancelier Lars Klingbeil (SPD) a tenu à rassurer Kiev : « Poutine ne doit pas se faire d’illusions sur le fait que notre soutien à l’Ukraine pourrait s’effriter. »
Au total, ce sont 26,3 milliards d’euros supplémentaires qui viendront abonder les caisses de l’État ukrainien, dont 8,3 milliards d’euros en 2025 et 18 milliards répartis entre 2026 et 2027. Selon Euronews, une aide financière supplémentaire pourrait également être fournie par l’Allemagne dans l’éventualité d’un accord de paix, le vice-chancelier ayant déclaré qu’il cherchait « à discuter de la manière dont l’Allemagne peut soutenir au mieux l’Ukraine dans un éventuel processus de paix ».
Où le chancelier Mertz envisage-t-il de trouver ces milliards, ou plus exactement, jusqu’à quel point envisage-t-il de sacrifier la population allemande pour offrir à Berlin une revanche historique sur Moscou ?
Ce multimillionnaire autodidacte, « animé par le désir d’entrer dans les livres d’histoire comme un grand chancelier », était pressenti comme le futur leader de l’Europe. Les trois premiers mois d’exercice de cet ancien dirigeant de Blackrock, le fonds d’investissement le plus puissant au monde dont le président, Larry Fink, a récemment été promu à la tête du Forum économique mondial (WEF), s’avèrent en réalité calamiteux. Le site Eurotopics évoque « un bilan personnel désastreux, qui n’arrive pas à la cheville de celui de Scholz ou d’Angela Merkel après trois mois au pouvoir ». Die Welt le décrit comme « un politicien sans carrure, prêt à sacrifier ses valeurs pour l’illusion du pouvoir » :
Pire encore qu’un échec, ses 100 premiers jours à la chancellerie ont consisté en un suicide politique grandiose sous couvert de travail gouvernemental.
Est-ce vraiment une surprise ? La nomination de Merz à la tête de l’État allemand confirme que la vie politique occidentale a été piratée et colonisée par une nouvelle génération de dirigeants, possédant tous le même ADN : la trahison des peuples et la destruction des nations. Cette grille de lecture est désormais la seule permettant de comprendre la folie qui pousse les dirigeants européens à vouloir que la guerre en Ukraine soit le tombeau de l’Occident.