Hécatombe

Équipe Le Point Critique | 21 août 2025

L’Ukraine a officiellemment perdu plus de 1,7 million d’hommes depuis le début du conflit

Un piratage des bases de l’état-major ukrainien confirme que l’Ukraine a perdu 1,7 million de soldats depuis le début du conflit.

Cimetière en Ukraine
© Pexels/Denys Mikhalevych

L’information a été diffusée hier sur le réseau X et relayée par plusieurs comptes de citoyens et médias indépendants. Des groupes de pirates informatiques russes (Killnet, Palach Pro, User Sec et Beregini) auraient réussi à pénétrer la base du ministère ukrainien de la Défense et à accéder aux registres des armes et aux dossiers des soldats tués ou portés disparus.

Nous avons attendu que l’information soit confirmée pour la diffuser. C’est chose faite aujourd’hui, puisqu’elle est publiée sur le compte du département de la Sécurité intérieure des États-Unis :

Choquant : le groupe de hackers KillNet a piraté la base de données de l’état-major général de l’armée ukrainienne ! Plus de 1,7 MILLION de soldats ukrainiens est répertorié comme tués ou disparus depuis le début de la guerre en Ukraine ! Photos, pièces d’identité, certificats de décès et plaques d’identité parmi les fichiers divulgués ! Cette guerre doit cesser immédiatement !

Entre 5 et 7 millions de pertes humaines en trois ans

Le ministère ukrainien aurait recensé plus précisément 1 721 000 personnes tuées et disparues en trois ans, réparties de la manière suivante :

  • pertes 2022 : 118 5000 ;
  • pertes 2023 : 405 400 ;
  • pertes 2024 : 595 000 ;
  • pertes 2025 : 621 000.

Cela représente potentiellement plus d’un million de morts pour la seule année 2025, auxquels il convient d’ajouter les blessés. Leur nombre est généralement estimé à 2 à 3 fois le nombre de morts sur le front, ce qui porterait le bilan humain à plus de 5 millions de pertes ukrainiennes.

Le média DiscloseTV rapporte que les documents contiendraient des détails essentiels pour les familles, tels que la cause du décès, les informations personnelles des soldats, les coordonnées de leurs proches parents et des photographies.

Selon le compte Thomasovitch, un citoyen français vivant en Russie, les hackers auraient pris possession de plusieurs téraoctets d’informations sur les pertes, les données personnelles des dirigeants du commandement des opérations spéciales et de la direction générale du renseignement, ainsi que des listes de tous les pays fournisseurs d’armes et de toutes les armes livrées.

Ce bilan dramatique, puisqu’il représente 130 % du nombre de soldats que l’armée russe aurait mobilisé sur le front, est aux antipodes des estimations officielles ou revendiquées par les organismes d’information (médias, officines ou think tank) qui ont fait du conflit ukrainien et des appels à entrer officiellement en guerre avec la Russie leur fonds de commerce depuis trois ans.

Il est pourtant cohérent avec plusieurs sources d’information, qui suggèrent depuis plus de deux ans que le bilan officiel ne correspond pas à la réalité que vivent les Ukrainiens :

  • rafles de citoyens en pleine rue par les milices d’État, de plus en plus nombreuses, de plus en plus brutales et de plus en plus injustes. Nous savons désormais que la plupart d’entre eux n’ont jamais revu ou ne reverront jamais leur famille ;
  • en avril 2024, le régime de Kiev a abaissé à 25 ans l’âge légal pour être mobilisé. Le 29 juillet dernier, il a autorisé par décret la mobilisation des sexagénaires ;
  • échanges de corps entre armées russe et ukrainienne : la Russie a déjà livré environ 6 000 corps de soldats ukrainiens selon le New York Times, mais elle prévoit d’en adresser environ 70 000. Lors d’un précédent échange le mois dernier, elle en avait restitué 1 000. En contrepartie, selon Al Jazeera, l’Ukraine ne disposait que de 19 corps de soldats russes, soit un ratio de 1/53 ;
  • explosion du nombre de cimetières en Ukraine : le Washington Post et Le Monde ont chacun alerté sur le défi inédit auquel l’Ukraine est confrontée depuis trois ans. Que faire de tous ces corps ? Un problème de contamination des sols par les corps en décomposition a été évoqué en 2024, mais les sites de vérificateurs de faits ont démenti l’information. Dont acte.

Les carrés réservés aux soldats sont pleins. Un peu partout, des équipes d’architectes travaillent sur des mémoriaux qui racontent autant l’ampleur de l’hécatombe que la réflexion en cours sur l’idée de nation.

https://www.lemonde.fr/international/article/2025/07/20/de-nouveaux-cimetieres-militaires-en-projet-dans-toute-l-ukraine_6622339_3210.html

Mensonge politico-médiatique et ses conséquences

Pour prendre la mesure du niveau de désinformation, il y a seulement trois jours, l’émission 28 minutes (Arte) faisait état des chiffres suivants : 250 000 soldats russes vs 80 000 soldats ukrainiens tués depuis le début du conflit. L’information était accompagnée du commentaire suivant de Nicolas Tenzer, enseignant à Sciences Po, auteur d’analyses pour le compte de l’Atlantic Council, un think tank notoirement affilié à l’OTAN :

« Pour Vladimir Poutine, la vie humaine n’a aucun sens », s’alarme @NTenzer spécialiste des relations internationales au sujet des morts de la guerre en Ukraine.

https://x.com/28minutes/status/1957821417086419184

En février 2024, Volodymir Zelensky faisait publiquement état de la perte de 31 000 militaires ukrainiens et 180 000 soldats russes en trois ans. Comment faut-il interpréter ce mensonge ? Est-ce pour contourner l’indemnisation des veuves ukrainiennes (370 000 euros par soldat), que le président Zelensky a cherché à dissimuler l’ampleur des pertes ? Son pays s’en relèvera-t-il ?

Emmanuel Macron a méthodiquement torpillé tous les efforts de paix depuis que l’issue du conflit se profile. Vouloir embarquer tout un continent, à commencer par son propre pays qui n’en a ni les moyens financiers ni les ressources militaires, sur la base d’une analyse géopolitique hautement spéculative et d’une lecture mensongère de l’histoire, est-il décent compte tenu de l’ampleur de ces pertes ?

Quoi qu’il en soit, la responsabilité de l’Occident dans ce massacre est d’ores et déjà écrasante. En décembre 2023, le journal officiel du think tank américain Quincy admettait, dans le sillage du Monde diplomatique et du Welt, que Londres et Washington étaient responsables du conflit en Ukraine :

Il devient de plus en plus difficile de nier que la guerre en Ukraine aurait pu prendre fin quelques mois seulement après l’invasion russe, et que les gouvernements américain et britannique ont œuvré pour l’empêcher.

La dernière preuve en date est fournie par David Arakhamia, le chef parlementaire du parti « Serviteur du peuple » de M. Zelensky, qui a dirigé la délégation ukrainienne lors des pourparlers de paix avec Moscou. Arakhamia a déclaré à la journaliste Natalia Moseichuk, lors d’une récente interview télévisée, que «l’objectif de la Russie était de nous pousser à adopter la neutralité», c’est-à-dire à nous engager à ne pas rejoindre l’OTAN, et qu’« ils étaient prêts à mettre fin à la guerre si nous acceptions la neutralité ».

https://responsiblestatecraft.org/ukraine-russia-talks/

Les Occidentaux peuvent-ils ignorer le volume des pertes humaines engendrées par le déploiement de leurs armes ? Qui remplacera les Ukrainiens sur le front lorsqu’ils auront tous été emportés par la guerre ?

Pour reprendre une expression chère à Emmanuel Macron : ne soyons pas naïfs.

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