Fin de partie

Équipe Le Point Critique | 04 décembre 2025

The Telegraph confirme que la Russie est en train de gagner la guerre

Un article du Telegraph publié ce mardi affirme que la paix en Ukraine se fera aux conditions de la Russie. Il confirme que Moscou a déjà gagné la guerre et démystifie l’idée d'une guerre prochaine contre l’Occident.

Vladimir Poutine, décembre 2025

Le reporter Owen Matthews publie une nouvelle analyse de la situation en Ukraine dans le quotidien britannique The Telegraph, pourtant réputé être l’un des vecteurs de propagande de l’OTAN, comme le confirme la dernière partie de l’article. Son verdict sur l’issue du conflit est amer et limpide :

Vladimir Poutine va dicter les termes de la paix en Ukraine parce qu’il est en train de gagner la guerre. Aucune protestation indignée de la chef des affaires étrangères de l’UE, Kaja Kallas, ne changera ce fait brutal. Les dirigeants européens peuvent élaborer tous les plans de paix alternatifs qu’ils souhaitent, la seule voix qui compte vraiment est celle de Poutine.

Ses arguments ?

  • Les troupes russes progressent certes lentement sur le terrain, mais elles consolident chaque jour un peu plus leur avance. Parallèlement, l’armée détruit méthodiquement les infrastructures énergétiques ukrainiennes assaillies de missiles.
  • La seule manière de faire reculer diplomatiquement la Russie serait de la vaincre militairement. Or l’Ukraine a échoué à faire reculer son armée malgré des centaines de milliards de dollars d’aide occidentale et des pertes humaines vertigineuses, qualifiées de « sacrifice immense et héroïque ».
  • L’Europe continue de rejeter toute perspective d’un accord paix en s’accrochant (nous complétons ici l’analyse d’Owen Matthews) à une coquille vide (exiger des garanties de sécurité absolues qui par définition n’existent pas). Or elle n’a produit à ce jour aucun plan de paix alternatif (et ne pourra pas davantage le faire demain dans la mesure où la paix devrait impliquer selon elle une capitulation de la Russie), et elle n’a plus désormais les moyens de prolonger la guerre, ni financièrement ni militairement :

L’Ukraine est confrontée à un déficit budgétaire de 50 milliards d’euros. Les tentatives de Kallas, au début de l’année, pour lever 40 milliards d’euros supplémentaires directement auprès des membres de l’UE ont échoué, et les Européens ont récemment refusé de garantir un prêt de réparation qui aurait permis de mobiliser quelque 140 milliards d’euros d’actifs russes gelés en Belgique. Volodymyr Zelensky est à court de crédibilité, d’argent et d’hommes.

Trois éléments inaudibles dans la presse française méritent par ailleurs d’être soulignés.

  1. La croyance selon laquelle les sanctions ou les armes à longue portée ciblant des sites énergétiques provoqueront l’effondrement de l’économie russe relèverait selon Owen Matthews de la « pensée magique ».
  2. Le volume des pertes humaines enregistrées par l’Ukraine depuis le début de conflit serait à ce point choquant qu’il est impubliable. L’article évoque le chiffre de 1 million de morts, mais on suppose qu’il pourrait être jusqu’à deux fois plus élevé.
  3. La perspective d’une guerre contre des pays de l’OTAN serait un non-sens absolu :

L’idée que [Poutine] sera en quelque sorte encouragé par sa débâcle en Ukraine à doubler et à attaquer l’OTAN est un non-sens. Poutine est peut-être mal informé, mais il n’est pas suicidaire.

Bien qu’il soit jalonné de plusieurs affirmations controversées (le projet d’imposer un gouvernement fantoche en Ukraine ou de restaurer la grandeur de l’empire russe, par exemple), voire erronées (l’isolement diplomatique de la Russie et la part de son budget alloué aux dépenses de guerre), l’article du Telegraph livre un récit d’une acuité inhabituelle, qui est un plaidoyer pour que l’Ukraine accepte un accord de paix et mette un terme à cette tragédie :

De plus, de nombreux Ukrainiens se demanderont si contester l’adhésion possible de leur pays à l’OTAN ou maintenir le Donbass sous le contrôle de Kyiv valait un million de morts. Mais en fin de compte, c’est l’Ukraine, et non la Russie, qui est mieux placée pour gagner la paix, même si elle concède quelques pertes dans la guerre.

Le décalage entre cette analyse et celle des chancelleries occidentales confirme que le mythe de l’ogre russe s’apprêtant à dévorer l’Europe relève de la propagande la plus crasse.

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