Visite d’état

J.Y. Drustan | 25 juin 2025

Le roi de la dette au Royaume de Norvège

Mardi 24 juin, Emmanuel Macron a une nouvelle fois renvoyé ses concitoyens au peu d’intérêt qu’il leur porte en relativisant, au regard de « l’état du monde », de la proximité de la guerre et des sacrifices qui les attendent, l’importance qu’ils accordent aux problématiques liées à leurs retraites.

Emmanuel Macron en tenue d'apparat à la réception du roi de Norvège - 2025

À l’occasion d’une « visite d’État au Royaume de Norvège » organisée en préambule du prochain sommet de l’OTAN, le locataire de l’Élysée répondant aux questions des journalistes devant un hélicoptère a une nouvelle fois joué la carte de la peur et du péril imminent.

Questionné sur la politique intérieure et l’échec des négociations concernant les aménagements et le financement de la réforme des retraites 2023, il a « ardemment encouragé les Français » et les partenaires sociaux à accepter leur sort avec, notamment, un départ à la retraite à 66 ans et 6 mois…

« Je les encourage ardemment à savoir aller au-delà des désaccords qui persistent et à trouver ensemble une solution qui soit bonne pour le pays […] François Bayrou a tout à fait raison de s’engager et d’insister sur l’importance d’un accord. »

Uniques arguments d’un président politiquement impotent se reposant désormais sur un gouvernement représentant à peine 6 % du corps électoral, les inlassables et vertigineux dangers auxquels le monde et les Français seraient aujourd’hui confrontés.

Il est ainsi revenu sur cette fameuse « bascule » censée terroriser nos concitoyens depuis 2020, sur la guerre en Ukraine qu’il aurait tant voulu faire sienne, le conflit israélo-iranien au cours duquel la France est restée désespérément inaudible, puis sur l’importance d’un sommet otanien prévoyant l’accroissement du budget de la défense à 5 % du PIB alors que la mise sous tutelle du pays par le FMI n’a jamais été aussi proche.

Clou de son intervention, le futur empereur d’Europe a ensuite appelé ses administrés à tirer les conséquences, pour eux-mêmes, de la voix portée par la France, arguant « qu’on ne pas considérer qu’on peut vive dans un monde clos », et finalement invité les femmes et les hommes participant à la négociation sur les retraites « à aller au-delà des désaccords qui persistent » (sic).

Curieuse dénonciation en effet que celle du repli sur soi et de la déconnexion des Français, de la part d’un élu de la nation qui, le jour même, ne boudait pas son plaisir à s’afficher à la réception du roi de Norvège déguisé en monarque décomplexé. Image catastrophique renvoyée aux Français d’un président décadent, coupe de champagne aux lèvres et sourire pincé, à l’heure ou leur pays se noie sous un endettement record frôlant les 3 400 milliards, où le niveau de défaillances des entreprises françaises (66 000 sur 12 mois) dépasse aujourd’hui largement celui de la crise des subprimes (+ 16 % hors microentreprises au-dessus du pic de septembre 2009) et où le taux de chômage atteint désormais les 16,5 % toutes catégories confondues.

Aujourd’hui 25 juin, Emmanuel Macron, président artificiel d’un pays au bord de l’effondrement financier est arrivé en représentation au sommet de l’OTAN. Les médias titrent sur l’élégance d’un couple élyséen « classe et complice », sur la robe Vuitton à col rond d’une Brigitte « tactile avec son mari »… et la France disparaît.

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