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Incertitudes sur la représentation de la Serbie et de la Slovaquie à Moscou pour raisons médicales
La brutale dégradation de l'état de santé du président serbe, Aleksandar Vučić, l'empêchera probablement d'être présent à Moscou le 9 mai pour célébrer le 80e anniversaire de la victoire contre le nazisme. La même incertitude prévaut pour le Premier slovaque. Les deux chefs d'État avaient été rappelés à l'ordre mi-avril par les autorités européennes.

La responsable de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, avait prévenu le 14 avril dernier que l’Europe ne laisserait pas des chefs d’État de l’Union se rendre impunément à Moscou pour célébrer le Jour de la victoire : « Toute participation aux défilés ou aux célébrations du 9-Mai à Moscou ne sera pas prise à la légère du côté européen, étant donné que la Russie mène une véritable guerre en Europe. »
Cette déclaration s’adressait directement au Premier ministre slovaque, Robert Fico, qui a confirmé à plusieurs reprises, y compris après l’avertissement lancé par Kaja Kallas, son intention de se rendre à Moscou pour célébrer la victoire contre le nazisme, dans laquelle l’armée russe a joué un rôle déterminant.
La « dame de fer » de l’Union a également indiqué, au lendemain de cette déclaration, que l’Europe ne « voulait pas qu’un pays candidat participe à ces événements le 9 mai à Moscou ». Le président serbe, Aleksandar Vučić, était donc directement ciblé par cette mise en garde, son pays étant appelé à devenir en 2025 le 28e membre de l’UE. Volodymyr Zelensky s’est à son tour invité dans le débat, en menaçant à mots couverts d’éventuelles représailles la vingtaine de chefs d’État attendus à Moscou le 9 mai.
Le déplacement du président serbe ne se fera finalement probablement pas. En visite aux États-Unis où il devait rencontrer Donald Trump et plusieurs membres du Parti républicain, il a dû être rapatrié en urgence en Serbie suite à une aggravation brutale de son état de santé. Aucune information n’a été communiquée sur la maladie dont souffrirait le président serbe, on sait seulement qu’il a consulté le 3 mai des médecins de l’Académie de médecine militaire de Belgrade et qu’il a rencontré le 29 avril la commissaire européenne chargée de l’élargissement de l’UE et de la restauration de l’Ukraine.
Selon le chatbot d’intelligence artificielle de X, Grok, le président, Vučić aurait ressenti une douleur thoracique intense vendredi dernier, accompagnée d’une poussée hypertensive. Il a pu quitter l’hôpital le même jour selon le chef des services de santé des armées. Vučić aurait déjà été hospitalisé en 2019 pour des troubles cardiovasculaires et aurait rencontré des problèmes similaires à trois reprises au cours des dix dernières années.
La présence du Premier ministre slovaque, Robert Fico est également menacée par son état de santé, déjà fragilisé par la tentative d’assassinat dont il a été victime le 15 mai dernier. Selon le média Eurasia Daily, il a été contraint d’annuler sa participation à tous les événements inscrits à son agenda depuis le 1er mai. Il a confirmé ce dimanche qu’il maintenait son déplacement, mais il faudra attendre le 9 pour savoir si les vœux des dirigeants de l’Union européenne et de l’Ukraine de voir la Place rouge vide le jour de la victoire contre le nazisme auront été exaucés.