Étude israélienne
Explosion des surdités brutales en 2021, jusqu’à + 409 % en Israël
Les pertes brutales d’audition, temporaires ou définitives, ont explosé en Israël, dans toutes les tranches d’âge, depuis fin 2021. Cette hausse est temporellement corrélée au déploiement des injections.

Un groupe de chercheurs et de médecins israéliens (Israeli Lab) suit depuis trois ans la campagne de vaccination en Israël afin d’alerter sur l’apparition d’éventuels signaux de sécurité. Le dernier signal détecté est la perte auditive neurosensorielle soudaine (SSNHL, SSHL), temporaire ou définitive, pour laquelle l’OMS avait émis un signal de sécurité en avril 2022. Les premiers cas avaient été identifiés deux mois plus tôt dans un rapport qui alertait notamment sur le risque d’acouphènes et de vertiges, fréquemment associés ou précurseuers d’une perte auditive.
Méthode
L’étude a porté sur les données de 2,5 millions de patients (25 % de la population israélienne) issues du deuxième organisme d’assurance maladie israélien (Maccabi HMO) et collectées à partir de 2022. Ces données ont été obtenues dans le cadre d’une demande d’accès à l’information sur requête judiciaire (FOIA). Les chercheurs ont limité leur étude à quatre troubles, mais plusieurs symptômes tels que des acouphènes et des vertiges, peuvent être évocateurs d’une perte d’audition :
- Perte auditive idiopathique subite
- Surdité neurosensorielle
- Hypoacousie
- Perte auditive idiopathique soudaine, bilatérale
Résultats
Le graphique ci-dessous montre l’évolution brute de l’incidence de SSNHL par trimestre et par tranche d’âge entre 2017 et 2023 (graphique 1). Il révèle une hausse exceptionnelle dans tous les groupes d’âge de plus de 20 ans entre le 4e trimestre 2020 et le 4e trimestre 2021, avec une seconde poussée plus discrète dans la tranche 0-20 ans au cours du quatrième trimestre de l’année scolaire 2202.
Graphique 1 : Perte d’audition brutale, incidence 2020-2023 (données brutes)

Les chercheurs ont ensuite comparé ces données, pour chaque groupe d’âge, avec le nombre moyen trimestriel de cas observés sur la période 2017-2020, qui correspond à la période prépandémique. Lorsque l’incidence des cas était la même, la valeur est de 100 % ; elle est de 150 % lorsque l’augmentation atteint 50 % (graphique 2).
Graphique 2 : Perte d’audition brutale, incidence 2020-2023 vs. 2017-2020 (données normalisées)

Analyse
L’analyse des données suggère que cette augmentation est étroitement corrélée à l’âge, avec une valeur extrême atteinte chez les plus de 80 ans où les cas ont été multipliés par quatre (409 % au quatrième trimestre 2021 par rapport à la moyenne prépandémique, soit une hausse de 309 %) et un pic plus modéré observé chez les plus jeunes.
Le groupe des moins de 20 ans a également enregistré une hausse modérée au quatrième trimestre 2021 (133 %).
Les données par sexe ne sont pas reproduites dans l’article, mais les chercheurs indiquent qu’ils n’ont pas observé de différence significative entre les hommes et les hommes (+ 373 % chez les hommes de plus de 80 ans vs 336 % chez les femmes de la même tranche d’âge par rapport à la moyenne 2017-2020).
Discussion
Le COVID-19 peut-il expliquer cette explosion des cas de SSNHL durant la période pandémique ?
Les données ne montrent aucune hausse des cas en 2020, une baisse de leur incidence a même été rapportée en Israël dans une étude. Les cas n’ont commencé à augmenter brutalement qu’entre le 4e trimestre 2020 et le début du premier trimestre 2021.
Cette hausse coïncide temporellement à la campagne de vaccination en Israël, qui a débuté le 20 décembre 2020 pour les 18 ans et plus. Le décalage de la tendance chez les 0-20 ans (début du 4e trimestre 2021) est également cohérent avec le calendrier vaccinal, le vaccin Pfizer ayant été approuvé chez les enfants âgés de 5 à 11 ans en novembre 2021.
Par ailleurs, l’incidence reste supérieure en 2023 à son niveau prépandémique, jusqu’à 250 % chez les plus de 80 ans.
Que dit la littérature ?
Une étude rétrospective conduite en 2023 sur les données d’un centre de santé israélien a confirmé une augmentation exceptionnelle des cas de SSNHL idiopathique en 2021. Les syndromes sont apparus dans 25,4 % chez des patients ayant reçu une dose de vaccin dans les 30 jours précédents. Dans 8 % des cas, la perte auditive s’est déclarée dans les 96 heures suivant la vaccination.
Une autre étude rétrospective israélienne basée sur les données du plus grand organisme d’assurance maladie israélien a montré une augmentation relative des cas de SSHL, dans les premiers mois de la campagne de vaccination, estimée à 35 % et 23 % après la première et la deuxième dose, dans les 21 jours suivant l’injection. Chez les femmes âgées de 16 à 44 ans, l’augmentation était de 92 % après la première dose. Chez les hommes de la même tranche d’âge, elle était de 145 % après la deuxième dose.
Une étude de juillet 2023 basée sur les données de la pharmacovigilance française collectées entre janvier 2021 février 2022 a démontré que le vaccin anti-COVID Pfizer avait été associé à une augmentation de 45 % des cas de SSNHL, avec une récupération totale dans 22,5 % des cas. Ce qui signifie que la vaccination a été associée dans près de 35 % des cas d’une surdité irréversible.
Une revue systématique de 2022 n’a en revanche pas pu établir si les patients atteints d’un COVID-19 présentaient un risque accru de développer une perte soudaine de l’audition sensorielle.
Conclusion
Les chercheurs n’affirment pas que les vaccins COVID-19 sont responsables de ce « pic alarmant », mais ils estiment que les données sont suffisamment alarmantes pour que des recherches supplémentaires soient réalisées afin d’infirmer ou de confirmer ce lien de cause à effet. Ils notent également que :
l’absence de surveillance des effets indésirables par le ministère israélien de la Santé laisse une lacune importante dans la capacité à évaluer la sécurité des vaccins à ARNm dans le monde entier, Israël étant désigné comme le « laboratoire du monde ».
Pour rappel, les Israéliens ont découvert avec effarement en mai 2024 que 82 % des rapports d’effets indésirables n’avaient jamais été reçus par le ministère de la Santé, « en raison d’erreurs techniques et de dysfonctionnements du système ». Le ministère n’avait toujours pas non plus traité, en mai 2024, 33 000 dossiers, seuls 1 000 cas d’effets secondaires graves ayant fait l’objet d’une évaluation.
Les auteurs précisent : « À l’heure actuelle (février 2025), rien n’indique que le ministère de la Santé a commencé à traiter les données non traitées. » C’est pourtant sur la base de ces données que les injections ont été déclarées sûres et efficaces, les vaccins ayant été homologués avant la fin des essais cliniques, comme je l’espère en tout cas, chacun le sait aujourd’hui.