Vaccination fœtale
Nouvelle étude : les injections COVID administrées pendant la grossesse contaminent le fœtus
Une étude taïwanaise confirme que les injections anti-COVID à ARN messager pénètrent dans le placenta et expriment la protéine Spike, vaccinant passivement le fœtus.

L’étude[1] a été publiée en ligne le 17 février après révision par les pairs. Elle fournit la première confirmation in vivo que les injections d’ARNm utilisées lors de la campagne de vaccination traversent le placenta et atteignent le fœtus.
Les chercheurs ont administré l’ARNm de Moderna (ARNm-1273) à des souris gravides, c’est-à-dire porteuses d’un fœtus. L’étude démontre que l’ARNm vaccinal s’est diffusé rapidement dans le sang maternel et s’est propagé au fœtus.
Trois conclusions principales sont rapportées par l’épidémiologiste Nicolas Hulscher.
- Transfert placentaire extrêmement rapide : l’ARNm s’est diffusé dans le sang maternel et a traversé la barrière hématoplacentaire dans l’heure suivant l’injection.
- Accumulation dans les organes fœtaux : les nanoparticules lipidiques (PNL) contenant l’ARNm ont été détectés dans le sang et le foie, avec un pic observé quatre heures après l’injection. Il s’est également retrouvé dans le placenta et les tissus mous du tronc. L’ARN n’a commencé à se dégrader que vingt-quatre heures après l’injection. Il a été totalement éliminé au bout de quarante-huit heures.
- Traduction de l’ARNm en protéine Spike chez le fœtus : les tissus fœtaux ont traduit l’ARNm du vaccin en protéine Spike, « suscitant des inquiétudes concernant les réponses immunitaires involontaires ou les effets biologiques à long terme », indique N. Hulscher.
- Persistance dans le foie et la rate du fœtus : l’ARNm a persisté dans le foie et la rate pendant au moins trois semaines après la naissance.
L’expérience a été réalisée chez des souris, mais les auteurs soulignent qu’il s’agit d’un bon modèle pour étudier le passage transplacentaire chez la femme.
Ces résultats signifient concrètement que lorsque l’on vaccine une femme enceinte, on vaccine également le fœtus, chez qui les effets de cette vaccination indirecte sont actuellement inconnus, et ce, quatre ans après les premières injections.
Précisons que les injections bénéficient toujours d’une autorisation d’urgence et non d’une homologation standard pour les nourrissons de moins de 6 mois.
Selon le Dr Baletti qui a analysé l’étude pour Children Health Defense, ces résultats remettent potentiellement en cause ceux d’une étude américaine majeure[2] où les chercheurs n’avaient détecté ni ARNm ni protéine Spike dans le placenta et le sang de cordon ombilical prélevé après une vaccination humaine maternelle. Toutefois, d’autres études ont précédemment suggéré le contraire. La rapidité du transfert observé ici pourrait alors justifier les conclusions (faussement ?) rassurantes de l’étude américaine.
Pour rappel, dans cinq précédentes études, les chercheurs ont conclu que le vaccin peut potentiellement traverser la barrière placentaire durant la période de conception, comme l’explique le Dr Hélène Banoun[3], ancienne chargée de recherche à l’Inserm, dont nous citions les travaux en septembre 2023 :
- l’étude de Wick et al.[4] avait établi en 2010 que des nanoparticules de 240 nm sont capables de traverser la barrière placentaire humaine. Celles des injections COVID font moins d’un micromètre, soit moins de 1 000 nm,
- l’étude de Riley et al.[5] avait démontré que chez la souris, les nanoparticules lipidiques du même type que celles utilisées dans les vaccins COVID-19 étaient capables de transfecter l’ARNm après injection dans une veine fœtale ou in utero ;
- cette hypothèse pourrait expliquer les conclusions de l’étude de La Tourette et al.[6], mais elle n’est pas évaluée par les auteurs ;
- deux autres études (Kulvietis et al.[7] et Saunders et al.[8]) ont montré qu’il est « très possible que des nanoparticules de taille comparable à celles utilisées pour les vaccins ARNm soient capables de passer par voie transplacentaire chez l’homme ».
La conclusion formulée par Hélène Banoun en octobre 2022 est donc plus que jamais d’actualité :
Toutes ces données ne permettent pas d’exclure que les LNP des vaccins à ARNm puissent atteindre le fœtus d’une mère vaccinée pendant la grossesse.
[1] Chen JC, Hsu MH, Kuo RL, Wang LT, Kuo ML, Tseng LY, et al. mRNA-1273 is placenta-permeable and immunogenic in the fetus. Mol Ther Nucleic Acids. 2025 Feb 17. In Press. https://doi.org/10.1016/j.omtn.2025.102489.
[2] Santos A, Sauer M, Neil AJ, Solomon IH, Hornick JL, Roberts DJ, et al. Absence of SARS-CoV-2 Spike glycoprotein expression in placentas from individuals after mRNA SARS-CoV-2 vaccination. Mod Pathol. 2022 Sep;35(9):1175-1180. https://doi.org/10.1038/s41379-022-01061-3.
[3] Banoun H. Current state of knowledge on the excretion of mRNA and spike produced by anti-COVID-19 mRNA vaccines; possibility of contamination of the entourage of those vaccinated by these products. Infect Dis Res. 2022;3(4):22. https://doi.org/10.53388/IDR20221125022. https://www.tmrjournals.com/public/articlePDF/20221114/483e983160eb24f1ef94bdd666603ac9.pdf.
[4] Wick P, Malek A, Manser P, Meili D, Maeder-Althaus X, Diener L, et al. Barrier capacity of human placenta for nanosized materials. Environ Health Perspect. 2010;118(3):432-6. https://doi.org/10.1289/ehp.0901200.
[5] Riley RS, Kashyap MV, Billingsley MM, White B, Alameh MG, Bose SK,et al. Ionizable lipid nanoparticles for in utero mRNA delivery. Sci Adv. 2021;7(3):eaba1028. https://doi.org/10.1126/sciadv.aba1028.
[6] LaTourette PC II, Awasthi S, Desmond A, Pardi N, Cohen GH, Weissman D, et al. Protection against herpes simplex virus type 2 infection in a neonatal murine model using a trivalent nucleoside-modified mRNA in lipid nanoparticle vaccine. Vaccine. 2020 Nov 3;38(47):7409-13. https://doi.org/10.1016/j.vaccine.2020.09.079.
[7] Kulvietis V, Zalgeviciene V, Didziapetriene J, Rotomskis R. Transport of nanoparticles through the placental barrier. Tohoku J Exp Med. 2011;225(4):225-34. https://doi.org/10.1620/tjem.225.225.
[8] Saunders M. Transplacental transport of nanomaterials. WIREs: Nanmed Nanobiotech 2009;1(6):671-84. https://doi.org/10.1002/wnan.53.