Tribune de la honte
Pfizer s’offre une tribune appelant à la vaccination des femmes enceintes
Cinquante-deux personnalités du monde médical totalisant près de 2 millions d’euros de subventions de l’industrie pharmaceutique appellent à une mobilisation nationale en faveur de la vaccination maternelle. L’appel est soutenu par le laboratoire Pfizer, dont deux des vaccins sont ciblés par le texte.

La tribune a été publiée dans Le Monde le 18 février. Les auteurs préconisent de lancer un plan d’action national afin d’augmenter la couverture vaccinale des femmes enceintes et de réduire ainsi les décès et les hospitalisations de nourrissons, qui ont atteint des niveaux exceptionnels cet hiver, notamment pour la grippe et la coqueluche.
Les vaccins ciblés sont le vaccin contre la grippe, le COVID-19, la coqueluche et le virus respiratoire syncytial (VRS) autorisé pendant la grossesse en juin 2024 (HAS), pour prévenir la bronchiolite chez le nourrisson.
Les auteurs déplorent principalement le manque d’information des femmes enceintes concernant les avantages de la vaccination :
Pour lutter contre l’hésitation vaccinale et la crainte d’un impact négatif de la vaccination sur le nourrisson, cette campagne aurait vocation à sensibiliser à l’intérêt de celle-ci et à rassurer sur le rapport bénéfice-risque favorable.
La question du risque vaccinal n’est à aucun moment évoquée dans la tribune, si ce n’est à travers les fameux concepts d’« hésitation vaccinale » et de « balance bénéfice-risque ».
Vaccins COVID-19 Pfizer : 3,8 % d’efficacité, 37 complications obstétriques graves
Concernant la vaccination contre le COVID-19, la tribune se réfère à deux statistiques du ministère de la Santé et de la Prévention publiées dans sa fiche d’octobre 2023 : l’infection au COVID-19 multiplierait par 22 le risque d’accouchement prématuré (étude de janvier 2022), tandis que la vaccination serait efficace à 89 % contre les hospitalisations de la mère (étude de septembre 2021) et à 60 % contre celles du nourrisson (étude de février 2022).
Pourquoi citer des sources aussi anciennes alors que Pfizer a enfin réalisé l’essai sur les femmes enceintes qu’il n’avait pas conduit avant la campagne de vaccination ?
L’essai Pfizer sur les femmes enceintes a débuté en février 2021 et a été clôturé le 15 juillet 2022, mais le laboratoire a entendu la fin de la période réglementaire (un an) pour transmettre ses résultats au régulateur américain. Celui-ci dénonce des données incohérentes ou insuffisantes, et donc inexploitables. L’une d’entre elles est particulièrement gênante, puisque le laboratoire évalue à 3,8 % l’efficacité de son vaccin contre l’infection au COVID 19 (tableau 9).
Les auteurs de la tribune auraient-ils oublié de lire les résultats de l’essai ?

Concernant les risques, au-delà des données accablantes publiées massivement depuis 2021 et des biais découverts dans les premières études, le profil de sécurité du vaccin pour la grossesse, l’allaitement et la fertilité est toujours réputé inconnu selon la documentation officielle du vaccin Pfizer :
- le troisième rapport périodique de surveillance (Periodic Safety Update Report – PSUR 3) publié discrètement en juin 2023 indique que les données pour la grossesse et l’allaitement sont manquantes (p. 124). C’est sur la base de ces résultats que le vaccin a été homologué définitivement ;
- le dernier résumé des caractériques du produit (RCP, p. 34), daté de janvier 2025, indique qu’« Aucune donnée n’est encore disponible concernant l’utilisation de Comirnaty Omicron XBB.1.5 pendant la grossesse [et] pendant l’allaitement », mais estime que le vaccin peut être utilisé chez la femme enceinte et allaitante en raison d’« un grand nombre de données observationnelles » favorables ;
- l’analyse des données de l’essai clinique, limitées en raison de son caractère délibérément tardif, révèle des risques majeurs pour le nourrisson et des issues de grossesses catastrophiques (voir notre article, qui analyse ces résultats et propose plus de 30 sources sur les risques associés au vaccin Pfizer pendant la grossesse).
Le livre The Pfizer Papers : Pfizer’s Crimes Against Humanity, qui propose une synthèse des données cliniques fournies par le laboratoire, mentionne en particulier trois statistiques :
- plus de 80 % des grossesses suivies ont entraîné une fausse couche ou un avortement spontané ;
- des effets indésirables ont été observés dans plus de 54 % des cas d’« exposition maternelle » au vaccin ;
- Pfizer mentionne dans ses documents le décès de deux nouveau-nés dont il attribue la cause à une « exposition maternelle » au vaccin.
Peut-on considérer que la tribune du Monde, au-delà d’être mensongère, est totalement irresponsable, voire criminelle ? Chacun se fera son opinion, nous nous contentons de renvoyer ici à plusieurs sources correspondant soit à des études revues par les pairs, soit aux données officielles de Pfizer :
- étude de mars 2022 financée par les CDC (Kyle et al.)[1] : le COVID-19 contracté par la mère ne représente pas de risque pour le fœtus (voir notre article de juillet 2023) ;
- étude de juillet 2023 financée par le NIAID et la fondation Bill & Melinda Gates (Cassidy et al.)[2] : trois fois plus d’anomalies fœtales (6,6 %) que la moyenne prépandémique et un risque majeur d’infection au COVID et d’infections croisées (73 %) chez les bébés vaccinés ;
- étude de février 2025 (Thorpe et al.)[3] : les auteurs ont identifié 37 signaux de sécurité majeurs dans la base de pharmacovigilance américaine, avec des incidences jusqu’à 500 fois supérieures à celle observée après un vaccin antigrippal pour certaines complications (voir notre article).
Les auteurs rappellent dans cette étude la fameuse « règle d’or de la grossesse », enfreinte depuis la pandémie de COVID-19, qui veut que l’on n’injecte pas les femmes enceintes avec des substances insuffisamment testées, a fortiori expérimentales.
Vaccin Abrysvo® Pfizer : risques d’accouchement prématuré et de syndrome de Guillain-Barré
Concernant le vaccin contre la bronchiolite, la HAS préconise depuis juin 2024 d’injecter des femmes enceintes entre la 32e et 36e semaine de gestation avec le vaccin Pfizer Abrysvo®, malgré une efficacité limitée (déclin à 6 mois) et une absence de recul sur sa sécurité.
La fin de la phase 3 de l’essai clinique (NCT04424316) est prévue pour 2030, mais il a été approuvé en urgence pour les femmes enceintes par les régulateurs américain et européen en août 2023. Il s’agit donc, comme pour le vaccin COVID-49, d’un vaccin purement expérimental.
Dans sa lettre d’approbation, la FDA mentionne (p. 4) plusieurs événements indésirables jugés suffisamment graves pour qu’elle exige du laboratoire Pfizer la réalisation d’études complémentaires :
- hypertension artérielle ;
- syndrome de Guillain-Barré ;
- fibrillation auriculaire ;
- naissances prématurées (+ 20 % dans le groupe vacciné), également signalé par la HAS ;
- poids de naissance faible ou extrêmement faible supérieur dans le groupe vacciné.
Les résultats de ces études ne seront pas connus avant 2029-2031, mais le plan de gestion des risques Abrysvo® signale le syndrome de Guillain-Barré dans la liste des « risques importants identifiés » et le présente comme « une affection potentiellement mortelle ». Il précise par ailleurs que le profil de sécurité du vaccin n’est pas connu chez les femmes enceintes immunodéprimées et pour les grossesses à haut risque « en raison de leur exclusion des études cliniques pivotales ».
Après avoir mis autant en danger la santé des femmes et de leurs nourrissons avec le vaccin Pfizer, comment comprendre que la folie se poursuive aujourd’hui avec ce nouveau vaccin ?
La réponse manque malheureusement d’originalité. Le site eurofordocs.fr, qui est un site miroir de la base Transparence.gov, mentionne 1 622 063 euros perçus par l’ensemble des signataires de la tribune de la part de l’industrie pharmaceutique, dont 167 369 du laboratoire Pfizer.

Le laboratoire Pfizer admet soutenir la tribune. Qui se demande pourquoi ?
Références
[1] Kyle MH, Hussain M, Saltz V, Mollicone I, Bence M, Dumitriu D. Vertical transmission and neonatal outcomes following maternal SARS-CoV-2 infection during pregnancy. Clin Obstet Gynecol. 2022 Mar 1;65(1):195-202. DOI: https://doi.org/10.1097/grf.0000000000000667. Disponible en français à : https://www-ncbi-nlm-nih-gov.translate.goog/pmc/articles/PMC8767921/?_x_tr_sl=auto&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr&_x_tr_pto=wapp.
[2] Cassidy AG, Li L, Golan Y, Gay C, Lin CY, Jigmeddagva U, et al. Assessment of adverse reactions, antibody patterns, and 12-month outcomes in the mother-infant dyad after COVID-19 mRNA vaccination in pregnancy. JAMA Netw Open. 2023 Jul 3;6(7):e2323405. DOI: https://doi.org/10.1001/jamanetworkopen.2023.23405.
[3] Thorp JA, Benavides A, Thorp MM, McDyer DC, Biss KO, Threet JA, McCullough PA. Are COVID-19 vaccines in pregnancy as safe and effective as the medical industrial complex claim? Part I. Science Public Health Policy Law. 2025 Feb 8; https://publichealthpolicyjournal.com/are-covid-19-vaccines-in-pregnancy-as-safe-and-effective-as-the-medical-industrial-complex-claim-part-i/#abstract