Eaux troubles
Le plan secret d’Emmanuel Macron pour prolonger le conflit en Ukraine
The Telegraph relate ce mardi la tenue d’une réunion confidentielle entre Emmanuel Macron et le Premier ministre britannique visant à faire échouer le plan pour la paix en Ukraine porté par Donald Trump.
La journée de l’Armistice sera cette année non pas celle de la célébration, mais de la conspiration contre la paix. C’est ce que révèle aujourd’hui le quotidien britannique The Telegraph, qui informe d’une rencontre organisée entre Emmanuel Macron et le chef du gouvernement britannique, Keir Starmer, ce 11 novembre à Paris. Elle devrait également être suivie d’une réunion avec le Premier ministre français, Michel Barnier, dont l’expérience en tant que négociateur de l’Union européenne pour le Brexit intéresse son homologue anglais.
L’objet de cette rencontre est d’autant plus déroutant compte tenu de la position affichée régulièrement par le chef de l’État, comme en septembre dernier lors de la Rencontre pour la paix, où il invitait ses partenaires à « être suffisamment imaginatifs pour penser la paix de demain, une paix en Europe sous une forme nouvelle ». Une position similaire à celle exprimée en juin dernier, à l’occasion du sommet pour la fin de la guerre en Ukraine, où il faisait part de son impatience de parvenir à « une paix juste aussi vite que possible » : « Nous sommes tous déterminés à construire une paix durable. »
Selon The Telegraph, citant des sources gouvernementales britanniques et américaines, les deux hommes projettent de lancer une ultime offensive visant à torpiller les efforts de Donald Trump pour réduire le soutien des États-Unis à l’Ukraine, ce qui porterait un coup fatal au conflit, au grand dam de Paris et Londres. Leur pari : convaincre l’actuel président Joe Biden de donner enfin à l’Ukraine l’autorisation de lancer des missiles longue portée Storm Shadow ciblant le territoire de la Fédération de Russie (en l’occurrence des bases aériennes militaires, afin d’empêcher les avions russes de décoller pour bombarder l’Ukraine), ce à quoi il continue de s’opposer malgré l’insistance du Premier ministre anglais et la pression des parlementaires européens.
Il y a urgence puisque cette décision doit impérativement être prise avant le début effectif de la mandature Trump, le 20 janvier, le président élu ayant confirmé le week-end dernier qu’il ne reconduirait pas deux figures clés de son précédent mandat, l’ex-ambassadrice des États-Unis aux Nations unies, Nikki Haley, et le secrétaire d’État des États-Unis et ex-directeur de la CIA, Mike Pompeo, un « faucon de guerre » à l’origine d’un plan pour l’Ukraine concurrent de celui de Trump impliquant de nouvelles livraisons d’armes.
Loin d’être une manœuvre diplomatique conventionnelle, cette stratégie consiste plutôt à piéger le nouveau président des États-Unis avec lequel le Premier ministre anglais s’est pourtant engagé à « travailler en étroite collaboration », au risque de provoquer un clash diplomatique avant même l’entrée en fonction de Trump. The Telegraph n’a pas commenté les conséquences de cette tentative de sabotage de la paix côté français, mais la duperie du chef de l’État a donné le la de la relation qu’il ambitionne avoir avec son homologue américain.
Les deux matadors ont donc décidé de faire cavalier seul et d’avancer dans l’ombre tout droit vers la guerre, en rendant les conditions d’une paix impossibles. C’est ce que laisse entendre l’article du Telegraph, qui rappelle qu’en septembre dernier, le président ukrainien s’était vu adresser une fin de non-recevoir par son homologue américain sur la question de l’utilisation de missiles longue portée en raison du risque de représailles contre des bases militaires occidentales. Le pari du tandem Starmer-Macron est donc d’agacer suffisamment l’ours russe pour qu’il renonce à saisir la main tendue par Donald Trump et à renouer des relations diplomatiques avec Washington, comme il en a manifesté le souhait il y a quelques jours, ou de le faire enfin sortir de ses gonds pour que cette main ne puisse plus être tendue.
Ce n’est pas seulement le président américain qu’ils cherchent aujourd’hui à prendre de court, mais l’ensemble de leurs partenaires au sein de l’OTAN, que Trump s’estime en mesure de « mobiliser » pour mettre un terme à la guerre en Ukraine. Dans ce contexte, conspirer contre la paix afin de provoquer la guerre reviendrait à imposer aux pays membres de l’OTAN une page d’histoire écrite à quatre mains dans les couloirs de l’Élysée. Or c’est précisément ce contre quoi Emmanuel Macron invitait ses homologues européens à résister, le 7 novembre dernier, c’est-à-dire il y a quatre jours :
Au fond, la question qui nous est posée est : « Voulons-nous lire l’histoire écrite par d’autres ? » Les guerres lancées par Validimir Poutine, les élections américaines…
https://www.youtube.com/watch?v=HJ4bm0dkpwM