Dystopie
Bill et les seringues volantes
Bill Gates a sponsorisé les programmes de lutte contre le paludisme ou la dengue, basés sur l’utilisation de moustiques transgéniques. Ces tentatives sont associées dans plusieurs pays à l’émergence de clusters épidémiques. On apprend aujourd’hui que le milliardaire a financé une nouvelle génération de vaccins propagés par des moustiques OGM.
La prolifération d’épidémies de maladies à moustiques dans le monde a-t-elle un lien avec les tentatives de Bill Gates pour éradiquer la dengue ou le paludisme ? Sa fondation a investi plus de 12 milliards en vingt ans dans des programmes de lutte contre ces deux maladies, dont 11,7 milliards uniquement pour le paludisme. Les deux derniers programmes connus consistent à libérer dans l’environnement des moustiques génétiquement modifiés (OX5034), ou des moustiques infectés par une bactérie naturelle (Wolbachia) qui réduirait leur capacité à transmettre des virus à l’homme.
D’abord les moustiques, puis les maladies
L’objectif commun à ces deux programmes est d’éradiquer les souches sauvages de moustiques grâce à l’utilisation du génie génétique, via la technologie CRISPR (OX5034) ou le forçage génétique (Wolbachia). Le premier est porté par la société Oxitec : la biotech a bénéficié d’un financement de 32 millions de dollars de la part de la fondation Bill & Melinda Gates (BMG), incluant également le développement « le développement d’une tique autolimitante pour le contrôle durable de la tique tropicale du bétail ». Le second est celui utilisé par le Programme mondial pour les moustiques (World Mosquito Program), aujourd’hui à l’œuvre dans 11 pays (Brésil, Colombie, Mexique, Indonésie, Sri Lanka, Viet Nam, Australie, Fidji, Kiribati, Nouvelle-Calédonie et Vanuatu) et qui cible plusieurs virus : dengue, paludisme, Zika, chikungunya. La fondation BMG recense 13 subventions « Wolbachia » pour un total de 50 millions. C’est elle qui a assuré le financement du Wolrd Mosquito Program.
En août dernier, nous avions relevé la concomitance entre le déploiement des premiers moustiques Oxitec en Floride et au Textas, et la résurgence du paludisme (ou malaria) dans ces deux États, vingt après sa disparition. Le même scénario est aujourd’hui observé pour la dengue, dont la prévalence depuis le début de l’année a augmenté de 241 % par rapport à la même période en 2023 et de 371 % par rapport à la même période de la moyenne des cinq dernières années[1].
Deux autres virus sévissent actuellement sur le sol américain : le virus du Nil occidental (WNV), dont l’intensité de la circulation préoccupe les autorités (377 cas, 38 États concernés à la date du 3 septembre) et le virus de l’encéphalomyélite équine de l’Est (EEEV), présent de manière endémique dans certaines régions, mais qui s’est propagé récemment dans le nord-est du pays. Le décès d’un résident de l’État du New Hampshire a entraîné la mise en place de mesures d’urgence dans certains États, avec la fermeture de parcs publics et l’instauration d’un couvre-feu nocturne dans le Massachusetts ainsi que dans trois autres comtés.
Comment ça a débuté – Comment ça se passe aujourd’hui
Les États-Unis ne sont pas les seuls à être impactés par l’augmentation récente de cas de maladies vectorielles, officiellement imputée au réchauffement climatique. Au Brésil, pays pilote de la société Oxitec, les lâchers de moustiques transgéniques n’avaient pas eu les résultats escomptés, l’efficacité du programme de dissémination ayant commencé à se dégrader au bout de 18 mois environ, provoquant un rebond de la population sauvage[2]. Le site Infogm parle d’« un échec fracassant partout où [le programme] a été testé », ce que semble confirmer une étude publiée en 2024[3] qui pointe autant l’insuffisance de preuves d’efficacité que « la nature controversée de cette technologie » :
En raison de la nature controversée de cette technologie et de son contexte opérationnel, les progrès scientifiques autonomes sont insuffisants pour assurer une réalisation aussi formidable que le monde une zone exempte de paludisme.
Idem pour le programme Wolbachia au Brésil, où les cas de dengue ont explosé depuis l’introduction des moustiques transgéniques. Selon The Gardian, le pays aurait enregistré quatre fois plus de cas sur les cinq premières semaines de l’année 2024 que sur la même période en 2023, avec un taux d’infection dix fois plus élevé. Bilan : 3 États ont été placés en état d’urgence, entraînant une campagne de vaccination de masse et l’achat de millions de doses du vaccin Qdenga.
À l’évidence, les choses ne se passent donc pas exactement comme lors des essais cliniques, qui avaient démontré une réduction des cas de dengue de 77 % à Yogyakarta (Indonésie) et de 89 % à Medellin (Colombie), suscitant l’émerveillant de Bill Gates :
Ces résultats constituent une énorme percée, qui prouve que cette nouvelle technologie protégera des villes et des pays entiers contre la menace de maladies transmises par les moustiques.
https://www.gatesnotes.com/Mosquito-Factory
C’est également ce que promettait le World Mosquito Program (FAQ, question 3), pour qui la méthode Wolbachia permettrait d’apporter une « protection à long terme contre les maladies transmises par les moustiques », sans risque pour l’environnement ou la santé humaine – ce qui ne peut pas être évalué dans le cadre d’un essai.
Le problème ET la solution
Paradoxalement, c’est Bill Gates qui a le mieux décrit le niveau d’irresponsabilité de ces expériences susceptibles de faire flamber les maladies qu’elles sont censées prévenir. Dans un clip illustrant le danger que représentent les moustiques, il expliquait en 2020 : « Les requins sont des mauviettes comparés à cette bête. »
Les investissements de Bill Gates ne se réduisent heureusement pas à la fabrication de ces moustiques transgéniques dont les risques pour l’environnement et la santé humaine – y compris en Europe où leur dissémination a été anticipée –, inquiètent la communauté scientifique : « Le lâcher des moustiques génétiquement modifiés comporte un risque de catastrophe sanitaire terrible. On crée des monstres que l’on ne contrôlera pas ».
Il a financé une série de vaccins ciblant la malaria et la dengue :
- malaria : vaccin Mosquirix (RTS) du laboratoire GSK, financé à hauteur de 168 millions de dollars via l’ONG Path, dont les résultats sont jugés décevants par les Africains. Un nouveau vaccin destiné aux femmes enceintes (PfSPZ), développé par la biotech Sansaria, vient de valider ses essais de phase 2[4]. Ce projet de vaccin a été financé en 2019 par le réseau d’initiatives Grands Défis (Global Grand Challenges) créé en 2003 par la Fondation Bill & Melinda Gates ;
- dengue : vaccins Qdenga (38 millions) et TAK-003, développés tous les deux par le laboratoire Takeda.
Une nouvelle génération de vaccins en préparation depuis 2006
Un vaccin ARNm ciblant le paludisme ferait également partie des projets de Bill Gates si l’on en croit ses récentes déclarations à l’antenne de la BBC :
Nous allons utiliser l’ARNm pour le paludisme, le VIH et la tuberculose, et c’est pourquoi nous avons financé des sociétés comme BioNTech, Moderna et CureVac.
https://www.bbc.co.uk/sounds/play/m00224gl (minute 28)
Celles-ci sont indirectement confirmées par BioNTech et Moderna. Leurs pipelines mentionnent des essais en cours pour un vaccin ARNm contre le paludisme (BioNTech, BNT 165), un vaccin contre la tuberculose (BioNTech, BNT 164) et plusieurs vaccins contre le HIV (BNT 168 pour BioNTech, mRNA-1574 pour Moderna). Le partenariat avec la fondation BMG n’est pas précisé pour le vaccin de BioNTech contre la malaria, mais la fondation supporte le programme « Eradicate Malaria » porté par la fondation kENUP, associée à BioNTechn pour la création de la première usine modulaire de fabrication de vaccins ARNm en Afrique.
Le contexte épidémique a poussé certains lanceurs d’alerte à s’intéresser de plus près aux travaux du milliardaire. Le blogger Vince Tagliavia signale la publication en 2022 d’une étude[5] relatant un essai clinique financé par le NIH consistant à utiliser comme vecteurs vaccinaux des moustiques génétiquement modifiés via la technologie CRISPR-Cas9. Les personnes contaminées par ces moustiques génétiquement atténués (GAP) ou « désarmés » ne tombent pas malades, mais développent des anticorps leur permettant théoriquement d’être protégés lors d’une morsure par un moustique sauvage :
Nous avons précédemment créé un parasite atténué de Plasmodium falciparum (Pf GAP) appelé PfGAP3KO avec des délétions dans trois gènes (P52, P36 et SAP1), qui sont essentiels pour le développement précoce du parasite au stade hépatique dans les hépatocytes. Lors d’un essai d’innocuité chez l’homme, au cours duquel 10 participants ont reçu chacun une inoculation de PfGAP3KO par l’intermédiaire de ~200 piqûres de moustiques infectés, PfGAP3KO s’est avéré sûr, sans aucun signe d’infection au stade sanguin.
Les résultats de l’étude sont plus ambigus. Lors de l’exposition au paludisme (challenge), 7 des 14 participants ont contracté la maladie, ce qui représente une efficacité de 50 % versus 32,9 % pour le vaccin Mosquirix de GSK (RTS,S) contre les formes cliniques[6]. Pour les 7 autres participants, la protection n’a duré que quelques mois ; par comparaison, elle était de 16,8 % après une période de suivi de 4 ans avec le vaccin RTS,S[7], qualifié par l’OMS de « sûr et efficace ».
La conclusion des chercheurs (Murphy et al.) est la même concernant la sécurité de ce nouveau vaccin, tous les participants ayant rapporté, « comme prévu » dans le cadre d’un essai imposant un grand nombre de piqûres, au moins un effet indésirable systémique et un effet indésirable local. Ils précisent qu’un participant a été exclu en raison d’une réaction allergique grave, mais estiment de manière paradoxale que leur étude « établit une preuve de concept pour la sécurité, l’immunogénicité et l’efficacité de PfGAP3KO chez l’homme ».
Ces moustiques OGM sont produits par la biotech Sansaria, dont la fondation Bill et Melinda Gates finance les travaux depuis vingt ans (21 millions de dollars alloués en 2006, 1,5 million en 2023).
Ces moustiques n’ont pas vocation à être libérés dans l’environnement… en théorie
« Nous utilisons les moustiques comme s’ils étaient de 1 000 petites seringues volantes », explique l’auteur principal de l’étude. Il affirme cependant que l’objectif n’est pas de les libérer dans l’environnement, mais de se servir de ces résultats pour élaborer une formule injectable. Peut-on être aussi optimiste ?
En 2008, le réseau d’initiatives Grands Défis (Global Grand Challenges) a financé une recherche similaire visant la « production un moustique transgénique, en tant que seringue volante, pour délivrer un vaccin protecteur via la salive » :
Le professeur Hiroyuki Matsuoka, de l’université médicale de Jichi au Japon, tentera de concevoir un moustique capable de produire et de sécréter une protéine vaccinale contre le paludisme dans la peau d’un hôte. L’espoir est que de tels moustiques puissent délivrer des vaccins protecteurs contre d’autres maladies infectieuses.
Cette recherche a abouti en 2010[8] à la mise au point du premier prototype de moustiques OGM, dont l’objectif est bien selon les auteurs d’être utilisé comme vecteurs vaccinaux :
En effet, il est important de réduire le nombre de moustiques infectés par le paludisme, mais les habitants des zones endémiques sont piqués chaque année par des milliers de moustiques non infectés. Ces moustiques non infectieux pourraient servir de distributeurs de vaccins.
Cette découverte a été commentée dans le magazine Science, qui confirme cet objectif. L’article précise : « Les insectes pourraient théoriquement protéger contre diverses maladies, mais il est peu probable que le concept décolle » en raison de problèmes réglementaires et éthiques, puisque ce système ne permettrait pas de contrôler la quantité de vaccins reçue par une personne, et, surtout, il reviendrait à vacciner la population à son insu, c’est-à-dire sans son consentement :
Aucune agence de régulation ne signerait cela, dit le biologiste moléculaire Robert Sinden de l’Imperial College de Londres. La libération des moustiques signifierait également vacciner des personnes sans leur consentement éclairé, un non-sens éthique. Yoshida reconnaît que le moustique serait « inacceptable » en tant que mécanisme de vaccination humaine.
Bill Gates a-t-il fait sauter la digue de Nuremberg en 2010 ?
Ce problème a été dépassé en 2020, mais on comprend a posteriori qu’une brèche s’est peut-être ouverte en 2010, puisque le fait de vacciner des animaux selon cette technologie semblait ne pas poser de problèmes éthiques aux scientifiques qui ont commenté cette invention diabolique :
Cependant, les vaccinateurs volants ou les « seringues volantes » comme certains les ont surnommés peuvent avoir un potentiel de lutte contre les maladies animales […]. Les animaux n’ont pas besoin de donner leur consentement, et la posologie variable serait moins préoccupante.
Qu’on ne s’y trompe pas, ces scrupules éthiques ont probablement été surmontés dès le financement du projet, présenté comme une solution pour sauver la vaccination d’une « impasse ». Ainsi peut-on lire en appui de la description du projet :
Les vaccins ont été la pierre angulaire des campagnes mondiales de santé visant à assurer une protection contre les maladies infectieuses. Cependant, la découverte de nouveaux vaccins repose actuellement sur un processus long et coûteux d’essais et d’erreurs, et cette approche a un bilan inégal de réussite.
L’objectif de ce thème est de solliciter des approches non testées ou non éprouvées pour identifier des antigènes efficaces, de nouvelles méthodes ou des agents pour générer une réponse immunitaire afin de faire avancer les meilleurs candidats vers le développement clinique. […] Nous recherchons des propositions qui sortent des sentiers battus, dont la conception est radicalement différente et dont les prémisses sont audacieuses.
Global Grand Challenges. Créer de nouvelles façons de protéger contre les maladies infectieuses (partie 1). 2008 Mars 31. https://gcgh-grandchallenges-org.translate.goog/challenge/create-new-ways-protecting-against-infectious-diseases-round-1?_x_tr_sl=auto&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr&_x_tr_pto=wapp&_x_tr_hist=true
Parmi les options à envisager, les auteurs citent en particulier « des applications de technologies radicalement nouvelles […] utilisant des méthodes de biologie synthétique ou de génie génétique radical » ou « des approches de la production d’immunité au niveau d’un individu ou d’une population ». En d’autres termes : une vaccination bétaillère de la population.
Mais rassurons-nous, les seringues volantes ne sont qu’une option parmi d’autres. L’université John Hopkins en recensait 15 en 2018, parmi lesquelles les vaccins génétiques à diffusion automatique (self-spreading vaccines), les vaccins à ARNm à amplification automatique (self-amplifying mRNA vaccines) ou encore les bactéries OGM ingérables (ingestible bacteria for vaccination)…
Tout sauf les médicaments
En 2008, Bill Gates a donc acté l’échec des campagnes de vaccination et du business model sur lequel s’est bâti son empire. C’est probablement à la même époque que ses espoirs se sont portés vers le génie génétique et vers la possibilité de réduire les essais cliniques à l’état de symbole afin de réduire les coûts de développement des vaccins.
Pourquoi, dans ce contexte, miser sur des solutions impliquant des investissements démesurés, associées à un risque majeur de renforcement des épidémies comme on le constate aujourd’hui avec la poliomyélite ? Le seul résultat tangible des investissements pharaoniques de la Fondation aura été de réintroduire la maladie sous une forme huit fois plus agressive[9] dans des zones où elle avait été éradiquée (2000 pour le continent américain, 2002 pour le continent européen, 2020 pour l’Afrique) et de créer des mutilations en masse chez les enfants vaccinés.
Ce constat est est dressé par l’OMS en personne, qui a prononcé en 2015 l’éradication du virus sauvage de type 2 (aucun cas depuis 1999 et aucun cas dû au poliovirus de type 3 depuis 2012) et qui estimait en 2023 que « les poliovirus dérivés des vaccins paralysent près de 50 fois plus d’enfants que les poliovirus sauvages ». En d’autres termes, les épidémies de poliomyélite dans le monde sont aujourd’hui exclusivement des épidémies de poliomyélite vaccinale.
Les expérimentations avec les moutisques OGM ouvrent-elles la voie à une nouvelle catastrophe ? L’émergence aux États-Unis, fin août, du virus Oropouche, également transmis par les moustiques, pose une nouvelle fois cette question, puisqu’il n’existe à ce jour aucun vaccin contre ce virus, responsable de la fièvre du paresseux (sloth fever) dont les symptômes sont similaires à ceux du Zika. Il circule principalement en Amérique du Sud (Brésil, Bolivie, Pérou, Colombie, Cuba), mais 19 cas auraient été recensés fin juillet en Europe. Idem pour le virus du Nil occidental et celui de l’encéphalomyélite équine de l’Est.
La bonne nouvelle est qu’il existe potentiellement un traitement basé sur une molécule ancienne, bon marché, et considérée comme l’une des plus sûres au monde. La lanceuse d’alerte Christie Laura Grace rapporte en effet une information cruciale dont on s’étonne qu’elle n’ait pas été à ce jour exploitée par les chercheurs associés à Bill Gates :
Un petit billet scientifique parce que le virus du Nil occidental et la dengue font la une de l’actualité : la voie cGAS STING est impliquée dans ces deux maladies. Nous rappelons également que l’hydroxychloroquine (HCQ) est utilisée dans le traitement du lupus en raison de son impact sur le cGAS STING. Des études montrent également l’impact de l’HCQ sur la dengue et le VNO.
https://x.com/_HeartofGrace_/status/1824196786208248300
Ces trois études[10],[11],[12] ne démontrent pas que l’hydroxychloroquine est un traitement éprouvé contre la fièvre du paresseux, du virus du Nil occidental ou de la dengue, mais elles suggèrent qu’elle pourrait être un candidat prometteur contre ces maladies.
Une quatrième étude[13] parue en 2020 renforce cet intérêt pour l’hydroxychloroquine, un antipaludéen puissant dont l’utilisation massive a permis une réduction drastique de la mortalité, avant de se heurter, dans les années 1960, à l’émergence de parasites résistants à la chloroquine. L’auteur de cette étude propose une réévaluation des données qui ouvre la voie à sa réintégration dans l’arsenal des antipaludéens.
La chloroquine est l’un des médicaments les plus abordables, relativement sûrs et largement utilisés dans l’histoire de l’humanité, avec des fonctions pléiotropiques dans des conditions protozoaires, virales, bactériennes et inflammatoires. Nous sommes redevables à la chloroquine de son efficacité à atténuer l’impact des cas de paludisme dans le monde entier, mais nous ne comprenons toujours pas son mécanisme d’action et la manière dont les parasites Plasmodium développent une résistance à la chloroquine. Sur la base des informations obtenues à partir d’études non paludiques, nous soulignons que des recherches supplémentaires sont nécessaires pour comprendre l’activité de la chloroquine médiée par l’hôte au cours du paludisme. Nous pouvons réorienter la chloroquine et ses dérivés et faciliter son retour dans la liste de plus en plus réduite des antipaludiques.
Quelle serait la logique d’investissement d’un milliardaire philanthrope souhaitant donner accès au plus grand nombre à des molécules abordables et sûres ?
Conclusion
Rassurons-nous, les seringues volantes ne sont qu’une option parmi d’autres pour surmonter « l’hésitation vaccinale », c’est-à-dire l’absence de consentement de la population face à des expérimentations de plus en plus dangereuses qui touchent désormais au patrimoine génétique de l’humanité. L’université John Hopkins en recensait 15 en 2018, parmi lesquelles les vaccins génétiques à diffusion automatique (self-spreading vaccines), les vaccins à ARNm à amplification automatique (self-amplifying mRNA vaccines) ou encore les bactéries OGM ingérables (ingestible bacteria for vaccination)… Il semblerait que cette dystopie terrifiante soit devenue en moins de six ans une monstruosité bien réelle. Pour les plus septiques qui penseraient que ces expérimentations n’ont vocation à s’appliquer qu’au monde animal, le concept d’« Une seule santé » (one health) promu par l’OMS à la faveur du COVID, permet de mesurer la futilité d’une telle objection.
Références
[1] Centre de collaboration nationale des maladies infectieuses (CCNMI) du Canada. https://ccnmi.ca/debrief/dengue/.
[2] Evans BR, Kotsakiozi P, Costa-da-Silva AL, Ioshino RS, Garziera L, Pedrosa MC, et al. Transgenic Aedes aegypti mosquitoes transfer genes into a natural population. Sci Rep. 2020 Mar 24;10(1):5524. https://doi.org/10.1038/s41598-020-62398-w.
[3] Snuzik A. Assessing CRISPR/Cas9 potential in SDG3 attainment: malaria elimination—regulatory and community engagement landscape. Malar J. 2024 Jun 19;23(1):192. https://doi.org/10.1186/s12936-024-04996-x.
[4] Diawara H, Healy SA, Mwakingwe-Omari A, Issiaka D, Diallo A, Traore S, et al. Safety and efficacy of PfSPZ Vaccine against malaria in healthy adults and women anticipating pregnancy in Mali: two randomised, double-blind, placebo-controlled, phase 1 and 2 trials. Lancet Infect Dis. 2024 Aug 14:S1473-3099(24)00360-8. https://doi.org/10.1016/S1473-3099(24)00360-8.
[5] Murphy SC, Vaughan AM, Kublin JG, Fishbauger M, Seilie AM, Cruz KP, et al. A genetically engineered Plasmodium falciparum parasite vaccine provides protection from controlled human malaria infection. Sci Transl Med. 2022 Aug 24;14(659):eabn9709. https://doi.org/10.1126/scitranslmed.abn9709.
[6] RTS,S Clinical Trials Partnership; et al. A Phase 3 Trial of RTS,S/AS01 Malaria Vaccine in African Infants. N Engl J Med. 2012 Dec 13;367(24):2284-95. https://doi.org/10.1056/NEJMoa1208394.
[7] Olotu A, Fegan G, Wambua J, Nyangweso G, Awuondo KO, Leach A, et al. Four-year efficacy of RTS,S/AS01E and its interaction with malaria exposure. N Engl J Med. 2013 Mar 21;368(12):1111-20. https://doi.org/10.1056/NEJMoa1207564.
[8] Matsuoka H, Ikezawa T, Hirai M. Production of a transgenic mosquito expressing circumsporozoite protein, a malarial protein, in the salivary gland of Anopheles stephensi (Diptera: Culicidae). Acta Med Okayama. 2010 Aug;64(4):233-41. https://doi.org/10.18926/AMO/40131.
[9] Devaux CA, Pontarotti P, Levasseur A, Colson P, Raoult D. Is it time to switch to a formulation other than the live attenuated poliovirus vaccine to prevent poliomyelitis? Front Public Health. 2024 Jan 8;11:1284337. https://doi.org/10.3389/fpubh.2023.1284337.
[10] Gies V, Bekaddour N, Dieudonné Y, Guffroy A, Frenger Q, Gros F, et al. Beyond anti-viral effects of chloroquine/hydroxychloroquine. Front Immunol. 2020 Jul 2;11:1409. https://doi.org/10.3389/fimmu.2020.01409.
[11] Wang LF, Lin YS, Huang NC, Yu CY, Tsai WL, Chen JJ, et al. Hydroxychloroquine-inhibited dengue virus is associated with host defense machinery. J Interferon Cytokine Res. 2015 Mar;35(3):143-56. https://doi.org/10.1089/jir.2014.0038.
[12] Garcia G Jr, Irudayam JI, Jeyachandran AV, Dubey S, Chang C, Castillo Cario S, et al. Innate immune pathway modulator screen identifies STING pathway activation as a strategy to inhibit multiple families of arbo and respiratory viruses. Cell Rep Med. 2023 May 16;4(5):101024. https://doi.org/10.1016/j.xcrm.2023.101024.
[13] Coban C. The host targeting effect of chloroquine in malaria. Curr Opin Immunol. 2020 Oct:66:98-107. https://doi.org/10.1016/j.coi.2020.07.005.