Déclaration
« Il va y avoir une détonation nucléaire en Europe », un député britannique alerte
L’OTAN envisagerait de déclencher une attaque sous faux drapeau sur une ville européenne en utilisant une « bombe sale » et d’en imputer la responsabilité à la Russie, selon le député britannique Andrew Bridgen, citant des renseignements parlementaires de haut niveau.
Un échange entre l’ancien député britannique Andrew Bridgen (Parti conservateur) et un journaliste de la chaîne GB News est relayé aujourd’hui sur le réseau X. Nous le retranscrivons textuellement, l’information étant invérifiable.
L’échange avait lieu le 20 juin :
– Poutine a déclaré qu’il utiliserait des armes nucléaires si la Russie était menacée. Existe-t-il vraiment un moyen de gagner une guerre contre la Russie ?
– S’il utilise l’arme nucléaire, personne ne gagnera, n’est-ce pas ?
– Vous pensez qu’il le fera ?
– Oui, je pense que oui. J’ai des analystes de la défense qui me donnent des informations, et qui sont dans des… services, et ils disent qu’il va y avoir une détonation nucléaire. En Europe.
– Par qui ?
– Eh bien, il pourrait s’agir d’une bombe sale. Il y a beaucoup de matériel nucléaire qui traîne en Ukraine provenant de leurs réacteurs nucléaires. Pour créer une contamination, il suffit de quelques explosifs conventionnels et d’un peu de matière nucléaire et vous obtenez une bombe sale. Il est possible qu’elles aient déjà été commencées dans la région du Donbass.
– Et ce serait le faux drapeau qui déclencherait la guerre ?
– Oui, il y a beaucoup de façons de faire.
– Comme le 11 septembre 2001 ?
– Comme le 11 septembre 2001.
https://www.youtube.com/watch?v=pidSG5nMkW8
Selon toute vraisemblance, cette déclaration n’entraînera aucun renforcement du dispositif de sécurité des Jeux olympiques. Au mieux, elle sera interprétée sur le fond comme une théorie complotiste (à juste titre si l’information est erronée) ; sur la forme, comme une opération psychologique fomentée par l’État russe dans le but de déstabiliser l’opinion publique.
Dans le contexte actuel, la capitale de la France serait pourtant une cible parfaite si le but est de créer un effet de sidération et de provoquer un conflit mondial, ce qui est aujourd’hui un risque contre lequel la Russie met constamment en garde, mais que l’OTAN n’écarte pas, voire auquel elle dit se préparer.
Le secrétaire général sortant de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a rappelé il y a deux jours l’importance cruciale d’une solidarité entre les États membres en cas d’agression. Elle est garantie par l’article 5 du Traité de l’organisation qui s’appliquerait sans surprise, dans le contexte actuel, en cas d’attaque terroriste contre une ville appartenant à un pays de l’Alliance.
La tâche la plus importante pour tout secrétaire général de l’OTAN est de veiller à ce que l’Amérique du Nord et l’Europe soient prêtes à se protéger les unes les autres. […] Et c’est encore plus le cas aujourd’hui, où nous vivons dans un monde plus dangereux avec une guerre à grande échelle en Europe, et une nouvelle guerre au Moyen-Orient et une rivalité mondiale.
Fadel L, Manuel O. Outgoing NATO chief says ‘unity’ is key as full-scale war continues in Ukraine. NHPR. 2024 Jun 21. https://www.nhpr.org/2024-06-21/outgoing-nato-chief-says-unity-is-key-as-full-scale-war-continues-in-ukraine
Cette déclaration fait suite à une précédente annonce de Jens Stoltenberg, qui affirmait il y a quelques jours que l’OTAN serait « en pourparlers pour sortir les armes nucléaires du stockage et les mettre en attente face à une menace croissante de la Russie et de la Chine ». Lors de cette interview accordée au journal britannique The Telegraph, il aurait évoqué « des consultations directes avaient lieu entre les membres sur cette question ».
En supposant que la Russie souhaite créer les conditions d’un conflit planétaire, la France serait effectivement une cible crédible si l’on estime que les provocations verbales d’Emmanuel Macron sont de nature à impressionner suffisamment le Kremlin pour qu’il commette une telle folie. Ce « si » reste toutefois assez tortueux : la Russie a su garder son sang-froid en mars 2022 au lendemain du sabotage des gazoducs Nordstream, pourtant considéré comme un fait d’une exceptionnelle gravité, et dont plus personne ne semble sérieusement douter – à commencer par Vladimir Poutine, ce qui est le plus important – qu’il a été commis par les forces spéciales ukrainiennes. Il serait étonnant qu’elle déclenche le feu nucléaire en réaction aux velléités du chef de l’État français de réunir une coalition d’États dont personne ne semble vouloir aujourd’hui.
Si un attentat se produit néanmoins, comment l’inertie du Gouvernement sera-t-elle interprétée ?
La Russie a été accusée de ne pas avoir tenu compte des avertissements de Washington concernant une menace imminente d’attentat, en mars dernier, qui s’est effectivement concrétisée ; mais les choses étaient différentes puisque la menace était jugée crédible à l’époque. Si nous estimons logique, en revanche, que la Russie (et non l’OTAN) veuille frapper une ville européenne, la situation serait alors comparable.
Les attaques sous faux drapeau sont une stratégie bien connue des États. Le Monde diplomatique en a listé une dizaine, orchestrées au siècle dernier. Si les conclusions de l’enquête du Washington Post et du Spiegel sont justes, on pourrait ajouter à cette liste l’attentat contre les gazoducs Nordstream, dont la responsabilité fut immédiatement attribuée à l’État russe en raison de la crise énergétique qu’elle a déclenchée en Europe.
Jugera-t-on aussi sévèrement le Gouvernement si la France est ciblée par une attaque, d’où qu’elle vienne ? L’accusera-t-on d’avoir laissé faire ? Ce sera l’occasion de ressortir les archives, c’est le modeste but de cet article.