Implosion sociétale programmée
De quoi le scandale Martin Neumaier est-il le symptôme ?
Martin Neumaier, candidat du Parti libéral-démocrate allemand aux élections municipales pour la ville d’Aalen, a publié récemment une série de vidéos dans lesquelles il s’adonne à des pratiques scatophiles. A-t-il été victime de troubles psychiatriques ou nous faut-il davantage considérer cette exhibition comme le symptôme d’une idéologie malsaine gangrénant peu à peu l’ensemble de la classe dirigeante européenne ?
Le scandale grandit en effet depuis quelques semaines, alors que plusieurs selfies à travers lesquels le jeune candidat s’exhibe en train de lécher les cuvettes de WC ainsi qu’une brosse de nettoyage dans les toilettes pour hommes d’une gare ferroviaire inondent les réseaux sociaux.
Sur l’une de ses vidéos, Martin Neumaier se montre même en train de se masturber à l’aide d’un godemichet tout en chantant la version nazie de l’hymne allemand Deutschland Über Alles, officiellement prohibée aujourd’hui.
Sur une photo, il s’affiche enfin recouvert d’excréments avec une légende faisant référence à Adolf Hitler.
Ultime touche au tableau, plusieurs médias rapportent la circulation d’images montrant l’individu en train de profanant le Coran à l’aide d’un godemichet maculé de ses propres excréments, et appelant à « souiller à mort » l’une des épouses du prophète Mahomet.
Si la santé mentale de Martin Neumaier pourrait être aisément mise en cause et cette « sortie de route » considérée comme un simple fait divers, la question se pose ici de l’étonnante tolérance pour des pratiques exhibitionnistes, scatologiques et ouvertement islamophobes d’un parti politique tel que le parti libéral-démocrate (FDP), membre de la coalition gouvernementale aux côtés du parti social-démocrate (SPD) et rattaché au parti européen ALDE.
Alors que les premières publications d’images mettant en scène les déviances de l’individu semblent en effet remonter à l’année 2015, avec la mise en ligne, sur un compte « dédié aux pratiques masochistes gay », d’une photographie sur laquelle il s’affiche avec une pancarte indiquant « I’m a fagot » (littéralement : « je suis pédé »), il aura fallu attendre la diffusion de ces dernières exhibitions scatologiques pour que son parti politique réagisse publiquement.
C’est ainsi qu’après avoir récemment fait l’éloge des candidats locaux qui incarnent selon lui « la diversité et la force du district », le FDP a finalement publié, ce 15 mai 2024, un communiqué de presse dans lequel il prend explicitement ses distances avec son jeune candidat déviant.
« Récemment, les médias sociaux ont publié des vidéos montrant l’un de nos candidats électoraux locaux en actions offensives et peut-être criminelles. Nous tenons à préciser que ce contenu n’a pas été connu avant sa publication, ni l’Aalen-Ellwangen, ni l’association de district Ostalb.
Nous voudrions souligner que nous n’avons ni tolérance ni compréhension des actions ou déclarations décrites et nous les éloignons expressément de nous-mêmes. De tels comportements sont en contradiction avec les valeurs et les principes fondamentaux de notre parti. C’est pourquoi nous avons décidé de mettre fin à l’appui au candidat concerné avec effet immédiat.
Afin d’enquêter complètement sur l’incident et d’imposer des sanctions appropriées, nous avons engagé des procédures de code des parties dans le but de l’exclusion de la partie. Nous sommes attachés à la transparence au cours de cette étude et nous informerons régulièrement de nos progrès. »
Mais si le FDP, qui bénéficie actuellement de 91 sièges au Bundestag, semble vouloir rapidement corriger le tir sur le plan communicationnel, on peut a minima s’interroger sur le laxisme ou la légèreté récurrente dont ce parti semble faire preuve vis-à-vis des déviances sexuelles.
Le média Reduxx souligne à ce titre son action commune (et au premier abord contre-nature) menée en 2022 avec le groupe de travail SPD Queer en faveur d’une modification de la constitution visant à étendre le droit à la transition de genre aux enfants de 7 ans sans consentement parental.
Ce rapprochement apparaît d’autant plus problématique que le sociologue allemand Rüdigen lautmann, l’un des leaders du SPD Queer et défenseur des droits des homosexuels, fait l’objet en Allemagne d’une large controverse depuis la parution de son livre The Lust for Children : A Portrait of Pedophiles.
Outre cet éloge assumé de la pédophilie, l’ancien professeur de l’université de Bern est aussi connu pour ses multiples plaidoyers en faveur de la reconnaissance de la pédophilie comme simple « orientation sexuelle » et pour son affirmation d’une « autonomie sexuelle des enfants ».
« Excitées et habillées de manière attrayante, ces petites personnes […] incarnent quelque chose du côté sensuel de notre monde ; du moins c’est ainsi que les enfants sont mis en scène aujourd’hui. La pédophilie fait ressortir quelque chose que personne ne voulait, mais qui découle objectivement du désir d’embellir l’enfance. »
La question de l’infiltration de l’idéologie pédophile dans la sphère publique devient enfin légitime au regard de l’action menée par Rüdiger Lautmann jusqu’en octobre 2022 au sein du groupe de défense LGBT Gay Counseling Services de Berlin (Berliner Schwulenberatung), date à laquelle il annonçait sa volonté d’ouvrir des « lieux de vie complexes » visant à offrir « logement multigénérationnel aux personnes homosexuelles, bisexuelles, transsexuelles et intersexuées (LGBTI*) », dont deux garderies pouvant accueillir 90 enfants et permettant de se « concentrer sur l’éducation LGBT ».
S’il n’est bien évidemment aucunement question de stigmatiser ici la communauté homosexuelle, on peut pour autant se demander si ce laxisme apparent n’est circonscrit qu’à quelques cas marginaux d’activistes gay ou de pédophiles au sein de la classe politique allemande, ou s’il est finalement le symptôme d’une dérive sociétale beaucoup plus profonde ?
Une vague transgressiste qui semble inonder l’ensemble des pays occidentaux
À la veille d’un scrutin par le biais duquel les coalitions centristes européennes espèrent trouver un regain de légitimité, on peut en effet s’interroger sur l’augmentation régulière et significative, dans les pays occidentaux, de signaux d’alerte pointant des comportements transgressifs, ainsi que sur la faiblesse de leur relais au sein des médias traditionnels.
Ainsi, en avril 2024, Daniel Gomez del Barrio, conseiller municipal affilié au parti gouvernemental espagnol, a été contraint de démissionner après la publication de selfies photographiques le montrant en train de manger ses propres excréments.
Sur les réseaux sociaux, le jeune politicien aurait également exprimé son souhait de s’offrir et de s’exposer pour des usages sexuels dégradants, ainsi que son désir de servir de prostitué et « d’urinoir »…
Aux Pays-Bas, en septembre 2020, la renaissance du parti de l’amour de son prochain, de la liberté et de la diversité (NPVD), aussi surnommé le « parti pédophile », faisait scandale en appelant de ses vœux une légalisation de la détention de matériel pédopornographique et des relations sexuelles avec des enfants dès l’âge de 12 ans. Le média NRC rapportait quant à lui que le parti souhaitait « rendre légales les relations sexuelles entre enfants et adultes, au même titre que la zoophilie et la nécrophilie ».
En France, en septembre 2022, le vice-président du tribunal judiciaire de Dijon, Olivier Bailly, s’est vu infliger en appel une simple peine symbolique pour avoir proposé des relations sexuelles avec sa fille de 12 ans à des habitués de sites libertins. Sa relaxe partielle a finalement été cassée en juin 2023.
Toujours en France, en mars 2023, Nicolas Jeanneté, directeur du parti politique Nouveau Centre et conseiller municipal à Paris, est interpellé par la police pour détention d’images à caractère pédopornographique et soupçon de trafic de stupéfiants lors de soirées chemsex.
Notons que les États-Unis ne semblent pas épargnés par cette vague transgressive après la diffusion de selfies-vidéos à caractère gay et pornographique, réalisés au sein même de l’une des chambres du Sénat le 15 décembre 2023.
De l’institutionnalisation d’une idéologie nihiliste à la banalisation des comportements déviants
S’il peut être facile de ne voir dans ces cas rapportés que des faits divers isolés aux conséquences limitées, on peut tout de même légitimement s’interroger sur l’étonnante concomitance de la prolifération de ces déviances publiques dans les pays d’Europe et d’Amérique du Nord, avec la pénétration d’un activisme transgenre dans les institutions et l’émergence de nouvelles orientations intrusives en matière d’éducation sexuelle à l’école.
Au cours de cette même période, en effet, les pays occidentaux ont adopté de concert des trajectoires éducatives similaires visant à forcer l’entrée dans la sphère éducative de notions relevant pourtant du développement intime de l’enfant.
En France, notamment, une Stratégie nationale de santé sexuelle est lancée en 2017 à l’occasion de la première rentrée scolaire suivant l’élection d’Emmanuel Macron.
« Elle définit à l’horizon 2030 les grandes orientations nationales, partagées au niveau interministériel, en faveur d’une meilleure santé sexuelle ».
Cette stratégie, établie au prétexte de « la santé et des droits sexuels pour tous », fait à ce titre l’objet d’une publication officielle reposant en grande partie sur les Standards pour l’éducation sexuelle en Europe, document publié par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et censé servir de « cadre de référence pour les décideurs politiques, les autorités compétentes et les spécialistes en matière d’éducation ».
Depuis cette date, c’est ce document hautement controversé, rédigé à 94 % par des personnes affiliées aux mouvements LGBTQ et ne reposant sur aucune recherche ni connaissance scientifique, qui sert en France de référence à une refonte de l’éducation sexuelle à l’école, et ce, malgré les alertes répétées d’associations telles que SOS Éducation ou des professionnels comme la psychologue clinicienne et psychothérapeute Marie-Estelle Dupont.
Sophie Audugé, porte-parole de SOS Éducation, dénonce quant à elle la source d’effraction du développement psychique du préadolescent que représentent ces séances d’éducation sexuelle imposées à l’école, rappelant que des enfants prépubères, par définition non sexuellement fonctionnels, ne sont pas en capacité de recevoir un discours portant sur « la masturbation, la fellation ou la sodomie ».
Elle dénonce aussi des méthodes qui « nient totalement les connaissances existantes sur le développement cognitif de l’enfant » et qui trouvent leurs sources dans les théories d’Alfred Kinsey, promoteur dans les années 1960 de l’idée d’une sexualisation infantile, du principe de la pédophilie et d’une « sexualité positive » chez l’enfant en bas âge.
La déléguée générale de SOS Éducation rappelle enfin, dans une interview accordée au média Atlantico, que le questionnement sur « l’identité de genre » et les cas tardifs « d’euphorie de genre » invoqués par les concepteurs de ces nouveaux programmes relèvent souvent davantage d’une « contagion sociale » que d’une authentique problématique de « dysphorie de genre » – un phénomène qui demeure marginal dans les sociétés occidentales –, et que l’idéologie visant à reconnaître le « genre ressenti » au détriment de la « réalité biologique au sexe de naissance » – ce nouvel étendard de l’Éducation nationale depuis la circulaire Blanquer – « ne se fonde sur aucune vérité scientifique ».
Michèle Vianès, présidente de l’ONG Regard de femmes, identifie quant à elle le transactivisme au sein des institutions politiques comme la résultante d’une idéologie dangereuse, appuyée par des actions « sournoises » de lobbying menées en périphérie des commissions parlementaires.
Elle rappelle finalement la manipulation sémantique ayant conduit à l’adoption en 2006 des Principes de Yogyakarta, en y incluant le concept « d’identité de genre » par le biais du remplacement de la notion de « sexe » par celle de « genre », sans que ceux-ci n’aient « jamais fait l’objet du moindre débat ».
Une idéologisation généralisée de l’éducation sexuelle
Mais la France n’est certainement pas un cas isolé. De façon quasi synchronisée, par le biais des guides de référence à l’éducation sexuelle, les notions de « sexualité positive » et de « sexualité inclusive » se trouvent désormais intégrées aux éléments de langage de l’ensemble des instances gouvernementales et institutionnelles européennes.
L’ensemble de ces pays semble ainsi vouloir imposer les mêmes idéologies transgressives de sexualisation précoce de l’enfant et de remise en cause de la notion de « sexualité biologique », ouvrant ainsi la voie à une déstructuration progressive des modèles traditionnels de nos sociétés, et entraînant dans son sillage une banalisation, voire une incitation à des comportements déviants.
Pour ne citer qu’eux, l’Espagne fait passer en 2022 la loi Solo si es si (Seulement si c’est oui) qui, sous couvert de modifier la culture sexuelle du pays et promouvoir la culture du consentement, impose l’éducation sexuelle à l’école, mais élimine le délit « d’abus sexuel » et dépénalise la zoophilie.
La modification de la loi votée en février 2023 permet de plus aux jeunes de 12 ans de faire modifier leur genre sur leurs papiers d’identité sans rapports médicaux attestant d’une dysphorie de genre ou de preuves du suivi d’un traitement hormonal.
Là encore, le programme d’éducation sexuelle semble étrangement reposer sur les Standards de l’éducation sexuelle en Europe fournis par l’OMS (en espagnol).
La Belgique quant à elle impose depuis 2022, notamment à travers son guide pour l’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle (EVRAS), publié en 2023, la dispense des cours d’éducation sexuelle aux élèves à partir de 5 ans comportant des notions d’identité de genre, de masturbation, de « non-désir d’enfants » et de GPA à destination d’enfants n’ayant à ce stade aucune sexualité.
En Italie, les orientations éducatives fixées par l’OMS semblent également générer une tension au sein de la classe politique. Ainsi, en octobre 2023, Rossano Sasso, député de la Ligue et ancien sous-secrétaire à l’Éducation sous le gouvernement Draghi, s’inquiétait publiquement du risque d’effacement de la « famille naturelle » par la soi-disant « idéologie du genre » et définissait l’éducation sexuelle et affective dans les écoles comme une « poubelle ».
En Allemagne, un manuel scolaire présenté comme un outil pédagogique pour les enfants à partir de 5 ans exposait en 2021 des illustrations présentant des actes sexuels de couples gay et lesbiens à un public ne disposant pas des capacités psychiques permettant d’intégrer ces concepts de façon non traumatique.
En 2023, les médias FoxNews et Die Welt relatent des expérimentations de jeux sexuels au sein de garderies pour enfants en Rhénanie du Nord-Westphalie.
Enfin, et sous couvert de « façonner les peines minimales de manière proportionnée », le Bundestag vient d’adopter, ce 16 mai 2024, un projet de loi dépénalisant l’acquisition et la détention de matériel à caractère pédopornographique, requalifiées en simple délit, abaissant du même coup les peines encourues d’un an minimum à seulement trois mois d’emprisonnement.
Le média Reduxx.info rappelle à ce sujet que ce texte a été porté par le SPD, ce même parti politique dont le tristement célèbre Martin Neumaïer était lui-même issu.
Un progressisme européen transpartisan
Volontiers qualifiées de « progressiste », les nouvelles orientations de l’éducation sexuelle à l’école sont explicitement portées au Parlement européens par les trois groupes dominants que sont S&D, Renew et le PPE.
S’il serait bien sûr délicat de vouloir apparenter systématiquement une telle adhésion idéologique à un groupe politique en particulier, on constate néanmoins une forte attirance pour « l’éducation à la vie sexuelle et affective » des enfants et l’activisme transgenre, au sein d’une large part de la classe politique allant de la gauche traditionnelle à la droite dite « modérée », à l’instar du FDP allemand ou de Renaissance en France, partis relevant de coalitions centristes, aimant parfois à se qualifier elles-mêmes « d’extrême centre ».
Au-delà des « faits divers » que représentent les cas de Martin Neumaier, de Daniel Gomez ou d’Olivier Bailly, faut-il s’inquiéter d’une forme de délitement moral des institutions censées protéger les citoyens contre de telles dérives, en particulier les enfants, voire d’un activisme déterminé à manipuler leur développement pyschique ?
À quelques jours d’élections européennes dont l’abstention (57,46 % en 2014) a, jusqu’ici, surtout fait le jeu des coalitions dominantes, les parents seraient peut-être avisés de se poser a minima cette question et de garder à l’esprit le devenir de leurs propres enfants avant de bouder une fois de plus des élections qui les concernent au plus haut point.