Climat et pseudoscience

Équipe Le Point Critique | 14 août 2023

Le prix Nobel de physique 2022 dénonce le travestissement de la réalité climatique

Lors de son discours d’ouverture de la Quantum Korea 2023, le Dr John Clauser, prix Nobel de physique, a profité de son adresse aux jeunes scientifiques coréens pour lancer un appel à une recherche de vérité basée sur le réel, et à l’arrêt de la propagation du discours biaisé sur le changement climatique, relevant d’une « pseudoscience ».

John Clauser déclare que le changement climatique ne relève pas d'une crise. C'est une crise de pseudoscience | Quantum Korea 2023

Le 26 juin dernier, à la demande des organisateurs du Sommet annuel coréen sur les innovations de l’écosystème quantique (Quantum Korea 2023), le physicien John Clauser a offert aux jeunes scientifiques « quelques remarques inspirantes » pour leur carrière et à venir.

Le prix Nobel de physique 2022 a profité de cette occasion pour rappeler à son auditoire les principes de l’observation, de l’analyse et du calcul scientifiques, mais également pour fustiger la pseudoscience et la promotion d’une « perception biaisée de la réalité ». En point d’orgue de cette déclaration, il a affirmé haut et fort que « le changement climatique ne relève pas d’une crise ».

Un discours axé sur le devoir de probité scientifique

Dans son discours introductif, John Clauser a d’abord décrit avec humilité le privilège qu’il considère avoir été le sien d’avoir pu toucher du doigt les grands principes universels de la physique. Il évoque ici les arbitrages de débats scientifiques prestigieux qu’il a été amené à faire dans sa carrière, confrontant tantôt les théories d’Einstein et de Schrödinger, tantôt celles de Bohr et de Neumann. Mais l’ensemble de son discours est resté centré sur la rigueur de l’analyse, préalable indispensable à la production d’une « bonne science ».

Il a rappelé que le scientifique, seul habilité à solutionner les grands problèmes de ce monde, est d’abord un « vérificateur de faits », qui doit s’employer à « une observation des phénomènes naturels et une expérimentation minutieuse pour pouvoir stopper la propagation de récits », aux antipodes d’une quelconque réalité scientifique. Il se définit lui-même comme un « physicien expérimental ».

Il a ainsi mis en garde son jeune auditoire contre les expérimentations bâclées, qui selon lui ne peuvent que mener à la production d’une « désinformation basée sur le biais scientifique », et sous laquelle sont aujourd’hui noyés les décideurs, lorsqu’ils ne la propagent pas eux-mêmes.

Il dénonce sur ce principe l’utilisation de résultats orientés et le travestissement de la réalité, conduisant à la fabrication d’une « perception » erronée de la vérité, et dont l’entreprise de promotion relève du marketing opportuniste ou de la propagande à visée politique.

Le GIEC mis en accusation

Au-delà de ces réflexions sur l’exigence de rigueur et de probité scientifiques, John Clauser a profité de cette tribune pour dénoncer les résultats des analyses présentées dans les rapports du GIEC, seul organe actuellement en charge de l’évaluation de l’état des connaissances scientifiques sur les changements climatiques, et à ses yeux, « l’une des pires sources de dangereuse désinformation scientifique.

Rappelant les nombreuses expertises de travaux scientifiques qui lui ont été données de réaliser au fil de sa carrière, le prix Nobel a ainsi pointé l’énorme problème que posent les travaux du GIEC dont il précise, de façon vertigineuse, que l’« identification du processus dominant pour le changement climatique » – pour le GIEC l’activité humaine – « présente un facteur d’erreur de 200 » !.

Jonh Clauser établit ici clairement un lien entre ce qui relève selon lui d’une l’incompétence aboutissant à un biais scientifique, et la promotion d’objectifs politiques opportunistes. Il en appelle donc à une redynamisation de l’exercice de révision des articles par les pairs et à un retour aux « bonnes méthodes statistiques basées sur le calcul et au bon sens commun ».

Mais si le caractère problématique des modélisations du GIEC semble aujourd’hui corroboré par un nombre croissant de scientifiques, John Clauser semble depuis longtemps avoir pris la mesure de l’erreur. Il invite donc finalement son auditoire à se pencher sue les travaux de ses deux confrères nobélisés de l’université de Berkeley (Californie) avec lesquels il partage cette analyse.

En point d’orgue de son discours, John Clauser a souhaité rappelé, d’une part, que seuls les bons scientifiques accepteront de produire une science politiquement incorrecte, et de l’autre, que « le changement climatique ne cause pas d’événements météorologiques extrêmes ».

Afin de permettre aux lecteurs d’appréhender eux-mêmes le discours de John Clauser au Quantum Korea 2023, Le Point Critique a décidé de lui en proposer une retranscription intégrale.

Bonne lecture.

Discours de John Clauser, prix Nobel de Physique 2022, le 26 juin 2023 au Quantum Coréa

« Il m’a été demandé d’adresser quelques brèves remarques pouvant servir de source d’inspiration à de jeunes scientifiques coréens. Je ne suis toujours pas très sûr de la façon d’y arriver, mais je vais faire de mon mieux et cela n’a pas grand-chose à voir avec la physique quantique, mais voici « mes pensées inspirantes ».

Toute ma vie, j’ai été un physicien expérimental. J’ai eu le privilège de pouvoir littéralement parler à Dieu, même en étant athée. Au sein d’un laboratoire de physique, je suis capable de poser de façon minutieuse des questions basées sur les mathématiques et d’observer de façon conséquente la vérité universelle. Afin d’y parvenir, je fais des mesures minutieuses de phénomènes naturels. Dans mon laboratoire, j’ai d’un côté réglé le débat entre Einsten et Schrödinger, entre Niels Bohr et John von Neumann de l’autre. Dans un laboratoire, je pose des questions simples : lequel de ces deux groupes avait raison et lequel avait tort ?

Je ne savais pas à l’avance quelle réponse j’allais trouver, je sais juste que j’allais pouvoir en trouver une.

J’ai néanmoins trouvé une vérité réelle. Pour obtenir une réponse, j’affirme que la vraie vérité ne peut être trouvée qu’en observant minutieusement les phénomènes naturels.

La bonne science est toujours basée sur l’expérimentation. Les bonnes observations défont toujours la théorie purement spéculative. En revanche, les expérimentations bâclées sont souvent contre-productives et génèrent une désinformation scientifique.

En guise d’inspiration pour les jeunes scientifiques, je suggérerais qu’aujourd’hui est un moment opportun pour observer minutieusement la nature. Pourquoi ?

Parce que le monde actuel est littéralement inondé, saturé de pseudoscience, de mauvaise science, de désinformation scientifique et de ce que j’appellerais des techno-cons.

Les techno-cons sont l’application de la désinformation scientifique à des fins opportunistes.

Les chefs d’entreprise non scientifiques, les politiciens, les directeurs de laboratoire nommés politiquement et autres sont très facilement noyés par la désinformation scientifique. Parfois ils contribuent à leur mise en œuvre.

Le but est ici d’essayer de vous inspirer, en tant que jeunes scientifiques, à observer directement la nature afin que vous aussi puissiez déterminer la vraie vérité. Utilisez la recherche et l’information recueillie d’expérimentation réalisées minutieusement pour stopper la propagation de la désinformation et des techno-cons. Les scientifiques bien formés peuvent aider à résoudre les problèmes du monde en agissant tels des fact-checkers.

L’un des problèmes les plus communs des fact-checkers scientifiques, malheureusement, et de déterminer ce qui est vrai de ce qui ne l’est pas. Le monde est inondé de la perception de la vérité de quelqu’un d’autre, comme une alternative de la vérité réelle.

La perception de la vérité diffère fréquemment de façon significative de la vérité réelle. Suffisamment accompagnée de promotion et de publicité, la perception de la vérité devient LA vérité. Lorsque la promotion devient une entreprise, cela s’appelle alors du marketing, le plus souvent utilisé à des fins politiques, commerciales et diverses visées opportunistes par ses promoteurs. Lorsque la promotion est assurée par les gouvernements ou les partis politiques, cela s’appelle un récit ou de la propagande.

Pour de tels promoteurs, la perception de la vérité EST la vérité. Si vous pouvez la vendre, alors cela doit être vrai. Vous ne pouvez pas la vendre, cela doit être faux.

La perception de la vérité est aussi malléable. Si vous voulez la vendre et que vous ne pouvez pas la vendre, alors c’est facile, vous la modifiez.

Vous pouvez changer la vérité, vous pouvez alléguer de fausses observations si nécessaire. Mon exemple favori dans ce domaine est de ChatGPT qui est très bon pour faire exactement cela. Il contient beaucoup de pseudosciences faites à la main, qui, copient, émulent et manipulent. Il peut mentir et tricher encore mieux que ses concepteurs humains qui compilent sa littérature.

Dans la littérature on observe bien davantage de fictions que de non-fictions. La pseudoscience est la science-fiction.

Malheureusement, ni les ordinateurs ni les fact-checkers humains ne peuvent généralement distinguer les faits de la fiction, la science de la science-fiction ou de la pseudoscience.

SI le vaisseau Entreprise peut voler plus vite que la vitesse de la lumière, alors c’est que ce sera possible n’est-ce pas ? Tout ce dont vous avez besoin ce sont les cristaux de dilithium, n’est-ce pas ?

La vérité réelle n’est pas malléable. Elle ne peut être trouvée QUE par des observations minutieuses.

Les lois de la physique bien testées et les données d’observation sont un guide important qui vous permettra de distinguer la vérité de la perception de la vérité.

Maintenant, je ne suis pas seul à observer la dangereuse prolifération de la pseudoscience. Récemment la fondation Nobel a formé un nouveau comité pour aborder ce sujet, appelé le Comité international sur l’environnement de l’information. Elle prévoit de le créer sur le modèle du GIEC.

Je pense personnellement qu’ils sont en train de commettre une grosse erreur dans cet effort, parce que selon moi, le GIEC est l’une des pires sources de dangereuse désinformation. Mes recommandations iront dans ce sens.

Par le passé, nous, les scientifiques, avons agi en tant qu’arbitres tant pour l’examen d’articles généraux ainsi que les articles revus par les pairs, nous évaluant les uns les autres pour prévenir la prolifération de désinformation scientifique. Ce processus semble s’être récemment effondré. D’une façon ou d’un autre, il doit être redynamisé.

Durant ma carrière de scientifique, j’ai fréquemment été sollicité pour arbitrer de nombreux articles scientifiques. Je vais donc vous offrir quelques conseils.

Premièrement et de façon très importante, vos travaux devraient être basés sur les observations minutieuses de la nature.

Vous devez vous acharner à essayer de reconnaître ce que j’appellerais « un éléphant dans la pièce » se cachant à la vue de tous. Posez des questions très simples questions. J’ai pour ma part trouvé un éléphant dans la pièce que j’exposerais à mon discours d’ouverture des mécaniques quantiques.

J’ai un second éléphant dans la pièce que j’ai récemment découvert au sujet du changement climatique, et je crois pour ma part que le changement climatique n’est pas une crise.

La vérité réelle peut être trouvée si et seulement si vous apprenez à reconnaître et à utiliser la bonne science. Ceci est particulièrement vrai lorsque la vérité réelle est politiquement incorrecte, lorsqu’elle ne reflète pas les objectifs commerciaux ou politiques, ou encore les désirs des dirigeants. Même la communauté scientifique peut parfois « se diluer » dans la pseudoscience.

Rappelez-vous que, si vous voulez faire d’une pseudoscience une vérité, présentez-la simplement à son avantage et elle deviendra vraie.

Surtout, un arbitre scientifique doit apprendre à utiliser la physique basée sur les mathématiques. Un bon scientifique doit aussi savoir « dériver » et résoudre différentes équations. C’est la première chose que j’ai apprise comme étudiant à Caltch, en suivant l’enseignement de Sir Isaac Newton qui a trouvé que le monde est gouverné par des équations différentielles – il a eu à inventer des calculs pour y parvenir, mais il l’a fait.

Un arbitre scientifique doit identifier correctement les processus dominants. Au point de départ, la meilleure façon d’y arriver est d’utiliser des estimations d’ordre de grandeur des divers processus imaginables concevables.

L’un des exemples que je pourrai vous fournir plus tard – je ne sais pas si nous aurons le temps, mais, mais concernant le changement climatique, je crois que le processus dominant a été mal identifié avec un facteur d’erreur de 200. Si vous vous trompez d’un facteur de 100 ou de 200, votre processus est trop léger pour être vraiment important […]

Parfois des personnes feront la promotion de nouvelles idées décalées d’un facteur d’un million. Ils n’ont tout simplement pas exécuté les chiffres eux-mêmes. Le plus pathétique dans tout cela, est qu’ils ne savent pas même comme y parvenir.

Leur manque de connaissances scientifiques permet à la pseudoscience de promouvoir ce que j’appelle les techno-cons : des objectifs politiques opportunistes.

Les biais techniques sont facilement démasqués et identifiés si vous appliquez simplement des calculs d’ordre de grandeur.

Mais surtout, un bon arbitre scientifique doit appliquer de bonnes méthodes statistiques basées sur le calcul ainsi qu’un bon sens commun.

J’aimerais également vous amener à considérer les méthodes utilisées par deux de mes anciens associés à l’Université de Californie à Berkeley, lauréats du prix Nobel, qui, lorsqu’on leur montrait des données, en leur disant “Regardez, la tendance est évidente“, Luis Alvarez, lauréat du prix Nobel, les regardait et disait : “C’est la ligne la plus plate que j’aie jamais vue.“ Charlie Townes les regardait et disait : “Je ne vois pas dans ces données ce que vous me dites que je serais censé voir.“

Méfiez-vous. Si vous faites de la bonne science, cela pourrait vous mener dans des zones politiquement incorrectes. Si vous êtes un bon scientifique, vous suivrez ces directions.

J’en ai personnellement quelques-unes dont je n’aurai pas le temps de parler, mais je peux vous affirmer avec certitude qu’il n’y a pas de réelle crise climatique et que le changement climatique ne cause pas d’événements météorologiques extrêmes. »J’en ai personnellement quelques-unes dont je n’aurai pas le temps de parler, mais je peux vous affirmer avec certitude qu’il n’y a pas de réelle crise climatique et que le changement climatique ne cause pas d’événements météorologiques extrêmes. »

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