Thérapie génique

Mathilde Debord | 12 août 2023

Le vaccin Pfizer a-t-il été manipulé pour « hacker » le noyau cellulaire ?

En février 2023, un ancien chercheur du MIT, expert en génomique, révélait deux informations majeures découvertes lors du séquençage du vaccin Pfizer : les vaccins COVID adultes et pédiatriques contiendraient des quantités non réglementaires de fragments d’ADN bactérien, capables de s’intégrer dans le génome humain, ainsi que des séquences de plusieurs précurseurs d’un virus oncogène de singe (SV40). Le chaînon manquant entre ces deux découvertes est apporté par une étude qui suggère que le vaccin a été manipulé pour hacker le noyau cellulaire et garantir l’intégration de cet ADN étranger.

Insertion de matériel génique en laboratoire
© Louis Reed

La présence de quantités aberrantes (20 à 35 %) d’ADN bactérien retrouvé dans les vaccins Pfizer et Moderna a été analysée dans un premier temps comme une double négligence : celle des laboratoires, qui ont livré un produit insuffisamment purifié, et celle du régulateur qui l’a homologué sans contrôler l’intégrité de son processus de fabrication.

Cette première découverte aurait dû engendrer a minima – comme ce fut le cas en 2021 pour le vaccin Moderna – le déclenchement d’une enquête afin de confirmer la réalité de cette pollution et de vérifier son étendue, l’une des inquiétudes majeures soulevées par ces fragments d’ADN étant qu’ils s’intègrent dans le génome, avec pour conséquence un risque majeur de développement de cancers.

La découverte, quelques semaines plus tard, de plusieurs séquences de promoteurs et d’activateurs du virus SV40, un virus de singe réputé induire un large spectre de cancers chez l’animal (cancers primitifs du cerveau et des os, mésothéliomes malins, lymphomes) et fortement suspecté de favoriser le développement de certaines de ces tumeurs malignes chez l’homme [1] n’a pas suscité plus de réactions de la part de l’Agence européenne du médicament (EMA) ni de Pfizer.

Impact sanitaire et réglementaire de ces deux découvertes

La présence d’ADN bactérien avait été retrouvée par plusieurs équipes (Pr Phillip J. Buckhaults, IHU Méditerranée Infection). Celle des séquences de virus SV40 a également été confirmée par d’autres équipes que celle du Dr McKernan (le Dr Hiroshi Arakawa, qui a détaillé les risques qui lui sont associés, et le Pr Yasufumi Murakami). Or elle ne trouve selon eux aucune justification sur le plan immunologique, la fonction des promoteurs étant d’initier et de renforcer la transcription de l’ADN en ARN, celle des activateurs étant d’augmenter ce taux de transcription.

Le laboratoire Pfizer a simplement assuré qu’aucune cellule de singe n’était utilisée lors de la fabrication de son vaccin, mais il n’a à ce jour procédé à aucune contre-expertise malgré les sollicitations du Dr McKernan et de l’ensemble de la communauté scientifique, qui dispose désormais de la séquence déposée du vecteur d’expression du vaccin Pfizer, et peut donc mener ses propres investigations. Le laboratoire n’a en revanche pas commenté, à notre connaissance, la présence d’ADN bactérien dans ses inoculats.

Un lanceur d’alerte australien a peut-être identifié la raison de ce silence. Il attire aujourd’hui l’attention sur une étude de 1999 (Dean et al.[2] qui pourrait être le chaînon manquant entre ces deux découvertes.

Hacker le noyau cellulaire, objectif premier ou effet d’aubaine ?

L’étude en question démontre que l’inclusion de séquences de promoteurs SV40 dans un vecteur non viral, par exemple des nanoparticules lipidiques contenant des plasmides d’ADN, permet de « hacker » le noyau cellulaire et « d’augmenter considérablement la capacité de ces plasmides d’ADN à être transportés dans le noyau, en particulier dans les cellules ne se divisant pas ».

Les auteurs précisent en effet que l’enveloppe protégeant le noyau des cellules est « une barrière majeure pour l’absorption nucléaire des plasmides » qui « représente l’un des problèmes non résolus les plus importants de la délivrance de gènes non viraux ». Or cette sanctuarisation du noyau cellulaire, réputée impénétrable par l’ARNm, était précisément la garantie que le vaccin ne pouvait interférer avec le génome :

Les vaccins ARN sont sans doute les moins avancés en termes d’ancienneté de développement, mais ont l’avantage d’un profil de sécurité optimal (du fait de leur traduction dans le cytosol des cellules, ils ne doivent pas pénétrer dans les noyaux cellulaires et le risque de voir leur matériel génétique incorporé au génome de l’hôte est écarté).

Haute Autorité de santé (HAS). Aspects immunologiques et virologiques de l’infection par le SARS-CoV-2. 2020 Nov 25

D’où vient cette idée que le vaccin donne le cancer ? Du risque supposé que l’ARN du virus s’intègre à notre ADN, le modifie en OGM et fabrique donc des cellules cancéreuses. Ce qui est faux.

JF Saluzzo, virologue, expert auprès de l’OMS. On vous explique pourquoi le vaccin contre le Covid ne peut pas provoquer de cancer. 2020 Dec 3 

En quoi cette étude change-t-elle la donne ?

On sait depuis deux ans que la transcription inverse de l’ARN en ADN est techniquement possible in vitro et in vivo, des copies d’ADN de certaines séquences SARS-CoV-2 ayant été découvertes dans le génome des cellules humaines infectées [3,4,5], mais elle relevait d’un risque essentiellement théorique jusqu’à la divulgation des résultats du Dr McKernan. Cette nouvelle étude démontre au contraire non seulement qu’elle est facilitée par l’utilisation de séquences SV40, mais que l’introduction de ces séquences dans un vecteur génique composé d’ADN plasmidique est la stratégie plus efficiente pour obtenir une telle transfection.

Les auteurs le démontrent en comparant le nombre de copies d’une protéine obtenues dans le noyau cellulaire, en utilisant des plasmides contenant soit un promoteur du cytomégalovirus humain (CMV), soit un amplificateur du SV40. Le nombre de copies obtenues est alors multiplié par un facteur de 100 à 333 lorsque l’on incorpore au vecteur génique des séquences SV40 :

L’incapacité du promoteur CMV à médier l’importation nucléaire de plasmide a été confirmée par la mesure de l’expression de la protéine fluorescente verte (GFP) induite par le promoteur CMV dans des cellules microinjectées. Parfois, avant la division cellulaire, 3 à 10 copies par cellule de plasmides injectés cytoplasmiquement contenant l’amplificateur SV40 ont suffi à donner une expression significative de la GFP, alors qu’aucune expression n’a été obtenue avec plus de 1 000 copies par cellule de plasmides dépourvus de la séquence SV40.

Fait intéressant, les auteurs démontrent également que si l’utilisation de séquences SV40 est déterminante pour l’acheminement du matériel génétique dans le noyau cellulaire, elle n’apporte en revanche aucun bénéfice quant à la quantité finale de protéine exprimée, ce qui signifie que ce choix ne relève pas d’une logique d’amélioration de l’efficacité vaccinale :

Cependant, les niveaux d’expression étaient les mêmes pour les deux plasmides après la division cellulaire dans les cellules à injection cytoplasmique et à tout moment dans les cellules à injection nucléaire. Ainsi, l’inclusion de cette séquence SV40 dans des vecteurs non viraux peut augmenter considérablement leur capacité à être transportés dans le noyau, en particulier dans les cellules ne se divisant pas.

Cette étude suggère donc que la composition des nanoparticules lipidiques utilisées par Pfizer relève au contraire d’une stratégie parfaitement maîtrisée pour faire pénétrer l’ARNm du vaccin dans le noyau cellulaire, ce qui exclurait une contamination fortuite ou un défaut accidentel de purification. S’agit-il d’une simple fraude ou d’une tromperie aggravée ?

Les régulateurs peuvent-ils ignorer qu’ils ont validé un produit de thérapie génique ?

Lors de son audition au Parlement australien, Pfizer a soutenu que les injections d’ARNm ne s’apparentaient pas à un produit de thérapie génique (GTP), qu’elles ne pouvaient en aucun cas pénétrer le noyau cellulaire et interférer avec le génome, et qu’elles ne relevaient donc pas de la réglementation sur les OGM.

Un article publié en mars 2022 (Vervaeke et al.) [6] sur la réglementation encadrant les ARN thérapeutiques précise que « les vaccins prophylactiques et thérapeutiques contre les maladies infectieuses ne sont actuellement pas considérés comme des “médicaments de thérapie génique”respectivement selon l’EMA [7,8,9] et la FDA [10] ». Pourtant :

  • la HAS a classé en 2020 (p. 16) les vaccins ADN en « organismes génétiquement modifiés » (OGM). La présence de plasmides d’ADN bactérien autorise-t-elle à inclure les vaccins ARN dans cette catégorie ;

Ceci est assez simple avec les virus à ADN, plus compliqué avec les virus à ARN car nécessitant des transfections multiples de plasmides avec les virus à ARN. […]  Ils comportent toutefois un certain nombre d’inconvénients potentiels […] 2) il s’agit d’organismes génétiquement modifiés (OGM), ce qui peut poser des problèmes réglementaires.

Haute Autorité de santé (HAS). Stratégie de vaccination contre le Sars-Cov-2. 2020 Nov 27
  • la FDA définit explicitement la technologie ARNm utilisée par Pfizer/BioNTech comme une thérapie génique dans le formulaire d’enregistrement boursier de BioNTech (p. 23) :

Actuellement, l’ARNm est considéré comme un produit de thérapie génique par la FDA. Contrairement à certaines thérapies géniques qui modifient de manière irréversible l’ADN cellulaire et peuvent provoquer certains effets secondaires, les médicaments à base d’ARNm sont conçus pour ne pas modifier de manière irréversible l’ADN cellulaire.

United States Securities And Exchange Commission. Form F-1 Registration Statement. p. 23
  • la Société américaine de thérapie génique (ASGCT) considère également que les vaccins ARNm s’apparentent à des thérapies géniques, qu’elle définit en ces termes :

Comirnaty et le vaccin Moderna délivrent tous deux des molécules d’ARNm synthétique dans les cellules, leur ordonnant de fabriquer des antigènes ou des envahisseurs étrangers que le système immunitaire reconnaît comme ne faisant pas partie de lui-même. […] Étant donné que le vaccin introduit du nouveau matériel génétique dans les cellules pendant une courte période de temps pour induire des anticorps, il s’agit d’une thérapie génique telle que définie par l’ASGCT.

Davidson BL. Comirnaty devient le tout premier vaccin à ARNm à recevoir l’approbation de la FDA. ASGCT. 2021 Aug 27.
  • Pfizer confirme lui-même qu’il utilise effectivement ce procédé, appelé « transfection ». Il diffuse même une vidéo sur son site qui explique cette technique :

La fabrication de thérapies géniques est difficile et gourmande en ressources, certaines étapes distinctes des autres types de médicaments, vaccins et traitements étant à l’étude. Cela comprend la transfection, un processus qui utilise des cellules HEK, un type de cellule rénale, et des technologies à usage unique pour accélérer la production.

  • le rapport d’évaluation non clinique rédigé par le régulateur australien sur la base des éléments transmis par Pfizer décrit la manière dont l’antigène a été produit par le laboratoire (p. 7). Le laboratoire revendique notamment (p. 34) une « fréquence élevée de transfection » (en anglais, transfection).
Rapport d'évaluation non clinique australien du vaccin COVID-19 Pfizer, p. 34

Quelles suites juridiciaires sont à prévoir ?

Pfizer peut-il survivre à ce scandale en dépit des profits stratosphériques réalisés pendant deux ans, qui lui ont notamment permis d’investir massivement, via l’acquisition de laboratoires, dans des thérapeutiques prometteuses si l’on en croit le tsunami de pathologies qui explosent depuis deux ans : maladies auto-immunes (Arena Pharmaceuticals), cardiovasculaires (Eliquis, Biohaven) et… cancers (Seagen). L’effondrement boursier du laboratoire semble avoir commencé (Forbes), les investisseurs auraient-ils compris l’ampleur de la fraude ?

Pfizer pourrait-il perdre son bouclier pénal

Pfizer a négocié une clause contractuelle qui déporte la responsable pénale des effets secondaires sur les États, lui assurant ainsi une immunité juridique totale, au motif qu’il n’avait pas le temps matériel pour tester la sécurité de son vaccin dans les règles de l’art. Or celle-ci exclut au moins deux infractions (p. 7) la fraude (ex. utilisation ou présentation de déclarations ou de documents faux, incorrects ou incomplets, non-divulgation d’informations en violation d’une obligation spécifique) et les mauvaises pratiques de fabrication.

Il y a fort à parier que si ce bouclier est remis en cause par ces découvertes (le laboratoire Gilead vient de perdre le sien dans un contexte similaire), il invoquera une modification strictement temporaire de l’ADN. En est-on sûr ?

Une étude réalisée sur des souris (Breda et al.[11] publiée il y a quelques jours montre comment une seule dose de nanoparticules chargées d’ARNm permet de reprogrammer les cellules et de modifier les gènes de l’hôte. Elle confirme les inquiétudes soulevées en 2021 par un chercheur croate (T. Domazet-Lošo) [12] :

Je conclus qu’il est infondé de supposer a priori que les thérapies à base d’ARNm n’ont pas d’impact sur les génomes et que la voie d’intégration du génome des ARNm des vaccins via des rétroéléments L1 endogènes est facilement concevable. Cela implique que nous avons un besoin urgent d’études expérimentales qui testeraient rigoureusement la rétroposition potentielle des ARNm des vaccins. À l’heure actuelle, l’innocuité de la mutagenèse insertionnelle des vaccins à base d’ARNm doit être considérée comme non résolue.

Domazet-Lošo T. mRNA vaccines: Why is the biology of retroposition ignored? ResearchGate. 2021 July.

Quoi qu’il en soit, comment Pfizer justifiera-t-il demain qu’il a optimisé le vecteur d’acheminement du vaccin de manière à faire pénétrer le matériel génétique au cœur du noyau cellulaire ? Comment expliquera-t-il qu’il a menti devant les sénateurs australiens afin de dissimuler ce projet s’il participe du mécanisme vaccinal et/ou s’il est sans danger pour la santé humaine ? Sur quels éléments Pfizer aurait-il pu se baser pour l’affirmer ?

Le Dr McKernan, qui a présenté ses travaux à la FDA lors d’une audition, le 15 juin 2023, a relaté son analyse il y a quelques jours. Oui, dans l’éventualité où Pfizer perd son bouclier, les conséquences sont potentiellement vertigineuses pour Pfizer si l’on en croit le nombre de cancers potentiellement associés à l’administration du vaccin contre la poliomyélite, également contaminé par le SV40, entre 1955 et 1963 aux États-Unis (CDC) : plus de 100 millions de cas, soit 2 à 20 % de la population américaine.

Ces risques d’intégration nucléaire ne sont pas hypothétiques. Ils sont la raison pour laquelle la FDA a ces limites telles décrites par les travaux de Keith Pedens. Pour souligner davantage ce point, Strayer et al démontrent que même des fragments de vecteurs plasmidiques peuvent s’intégrer dans le génome avec des plasmides contenant SV40. Gonin and Gailard discutent des risques de biodistribution de divers vecteurs de thérapie génique. Banoun décrit pourquoi ces vaccins à ARNm sont qualifiés de thérapie génique.
Ces contaminants sont au-dessus de la limite. Plusieurs scientifiques indépendants reproduisent ces résultats. L’injection d’ADNdb contenant des séquences d’ADN controversées connues pour s’intégrer dans le génome n’a pas été correctement divulguée aux régulateurs ni aux patients dans le processus de consentement éclairé.

McKernan K. Executive Summary of the FDA VRBPAC presentation on dsDNA contamination in mRNA vaccines. 2023 July 7.

La contamination des injections par des promoteurs et activateurs de SV40 pourrait être d’une tout autre ampleur compte tenu de la technologie utilisée par les vaccins Pfizer et du nombre de personnes inoculées.

Le vaccin commercialisé n’est pas celui qui a été évalué

Comment, dans ces conditions, le vaccin a-t-il pu être homologué sans étude de cancérogénicité ?

Le rapport d’évaluation non clinique australien, obtenu sur requête judiciaire, ne mentionne à aucun moment la présence de SV40, Pfizer indique (p. 7) avoir utilisé à la place un promoteur de virus CMV :

L’expression de l’antigène Spike P2 (P2S) a été démontrée dans les cellules HEK293 (cellules rénales embryonnaires humaines) in vitro transfecté avec l’ARNm BNT162b2 à l’aide d’un kit de transfection commercial, l’ARNm BNT162b2 formulé dans la formulation LNP ou dans une lignée cellulaire humaine transfectée avec une construction modifiée de promoteur de virus CMV (pcDNA3.1) codant pour la protéine P2S.

La version européenne de ce rapport n’a jamais été publiée mais on peut supposer que Pfizer a transmis les mêmes données au régulateur européen. Par contre, le rapport de l’EMA indique que Pfizer a modifié son procédé de fabrication après la fin des essais cliniques, comme l’ont révélé deux scientifiques israéliens en mai 2023 [13] :

L’efficacité, l’innocuité et l’immunogénicité ont été démontrées à l’aide de lots cliniques de vaccin (processus 1). Les lots commerciaux sont produits selon un procédé différent (procédé 2), et la comparabilité de ces procédés repose sur la démonstration de caractéristiques biologiques, chimiques et physiques comparables de la substance active et du produit fini.

EMA. Rapport d’évaluation de l’EMA, p. 137

En d’autres termes, pour mettre à niveau la production de masse de son vaccin, Pfizer a utilisé un lot de doses issues d’un processus différent de celui utilisé lors de l’essai clinique pivot. Or ces différences incluraient « des modifications du modèle d’ADN utilisé pour transcrire l’ARN et la phase de purification, ainsi que le processus de fabrication des nanoparticules lipidiques », notamment la modification à la baisse du taux d’intégrité de l’ARNm.

L’amendement au protocole de Pfizer mentionne un mini essai clinique de principe, réalisé sur 250 personnes âgées de 16 à 55 ans à partir de doses issues du processus 2, destinées à l’ensemble de la planète, mais l’efficacité et la sécurité des injections ont été évaluées sur des participants ayant reçu des doses fabriquées selon le processus 1. Or le rapport d’étude clinique intermédiaire de à mois obtenu sur requête judiciaire (FOIA) a révélé des taux d’événements indésirables 1,5 à 3 fois plus élevés.

En clair, le produit inoculé dans le cadre de la vaccination de masse n’a jamais été évalué.

Est-ce lors de ce changement de ce processus que des séquences SV40 et des plasmides d’ADN ont été introduits dans les nanoparticules lipidiques ?

Oui, selon le Dr McKernan puisque les « cartes plasmidiques » fournies par Pfizer à l’EMA ne mentionnent pas la présence de SV40.

Cartes plasmidiques de l'EMA, Dr McKernan
La carte plasmidique qui a été dérivée avec un séquençage indépendant est sur la gauche. La carte plasmidique divulguée à l’EMA omettait la mention des composants du SV40 dans le vaccin.

Dans ce contexte, non seulement le laboratoire Pfizer ne peut pas conserver in fine son bouclier pénal, mais la manière dont les régulateurs et les gouvernements s’empareront (ou non) de ces informations sera en quelque sorte le moment de vérité.

Concernant le Gouvernement français, on imagine mal Emmanuel Macron ou Olivier Véran se saisir de ce dossier après avoir rendu obligatoire la vaccination pour des millions de Français (tous si l’on se souvient de la philosophie du pass vaccinal) en sachant qu’elle était inutile et expérimentale.

Concernant le régulateur européen, la messe est également dite depuis longtemps, mais la question de sa complicité active se pose plus que jamais puisqu’il a validé une clause contractuelle imposée par Pfizer interdisant aux États membres de réaliser leurs propres analyses de son vaccin, et donc de contrôler l’intégrité de l’ARN injecté. Mais surtout, l’EMA a autorisé en novembre 2020 la modification du seuil réglementaire, supposé garantir la sécurité et l’efficacité des injections, après la découverte de niveaux anormalement élevés.

Qui est à l’origine de ce choix ? Cette interdiction vise-t-elle également à couvrir la présence d’ADN ou uniquement à abaisser légalement les exigences de sécurité des injections ?

L’autre question qu’il faudra également élucider est celle que nous avons soulevée dans un précédent article : de quelles informations disposaient Pfizer en mai 2019 lorsqu’il a lancé le programme de développement de son vaccin ? Les agences et les gouvernements étaient-ils dans la confidence et savaient-ils qu’une pandémie imprévue allait bouleverser l’équilibre des sociétés et inonder la planète d’un océan de malheurs ?


Références

[1] Vilchez RA, Butel JS. Emergent human pathogen simian virus 40 and its role in cancer. Clin Microbiol Rev. 2004 Jul;17(3):495-508. DOI: https://doi.org/10.1128/CMR.17.3.495-508.2004.

[2] Dean DA, Dean BS, Muller S, Smith LC. Sequence requirements for plasmid nuclear import. Exp Cell Res. 1999 Dec 15;253(2):713-22. DOI: https://doi.org/10.1006/excr.1999.4716.

[3] Chandramouly G, Zhao J, McDevit S, et al. Polθ reverse transcribes RNA and promotes RNA-templated DNA repair. Sci Adv. 2021 Jun 11;7(24):eabf1771. DOI: https://doi.org/10.1126/sciadv.abf1771.

[4] Zhang L, Richards A, Barrasa MI, et al. Reverse-transcribed SARS-CoV-2 RNA can integrate into the genome of cultured human cells and can be expressed in patient-derived tissues. PNAS. 2021 May 25;118(21):e2105968118. DOI: https://doi.org/10.1073/pnas.2105968118.

[5] Aldén M, Olofsson Falla F, Yang D, et al. Intracellular reverse transcription of Pfizer BioNTech COVID-19 mRNA vaccine BNT162b2 in vitro in human liver cell line. Curr Issues Mol Biol. 2022 Feb 25;44(3):1115-26. DOI: https://doi.org/10.3390/cimb44030073.

[6] Vervaeke P, Borgos SE, Sanders NN, Combes F. Regulatory guidelines and preclinical tools to study the biodistribution of RNA therapeutics. Adv Drug Deliv Rev. 2022 May;184:114236. DOI: https://www.doi.org/10.1016/j.addr.2022.114236. Traduction fr. : https://www-ncbi-nlm-nih-gov.translate.goog/pmc/articles/PMC8957368/?_x_tr_sl=auto&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr&_x_tr_pto=wapp.

[7] European Medicines Agency, Guideline on the quality, non-clinical and clinical aspects of gene therapy medicinal products (EMA/CAT/80183/2014), 2018.

[8] European Comission (EC), Commission Directive 2009/120/EC of 14 September 2009 amending Directive 2001/83/EC of the European Parliament and of the Council on the Community code relating to medicinal products for human use as regards advanced therapy medicinal products, 2009.

[9] European Medicines Agency, Reflection paper on classification of advanced therapy medicinal products (EMA/CAT/600280/2010 rev.1), 2015. https://www.ema.europa.eu/en/documents/scientific-guideline/reflection-paper-classification-advanced-therapy-medicinal-products_en-0.pdf.

[10] Food and Drug Administration, Preclinical Assessment of Investigational Cellular and Gene Therapy Products, 2013. https://www.fda.gov/regulatory-information/search-fda-guidance-documents/preclinical-assessment-investigational-cellular-and -produits-de-thérapie-génique.

[11] Breda L, Papp TE, Triebwasser MP, et al. In vivo hematopoietic stem cell modification by mRNA delivery. Science. 2023 Jul 28;381(6656):436-443. DOI: https://www.doi.org/10.1126/science.ade6967.

[12] Domazet-Lošo T. mRNA vaccines: Why is the biology of retroposition ignored? Genes (Basel). 2022 Apr 20;13(5):719. DOI: https://www.doi.org/10.3390/genes13050719.

[13] Guetzkow JA, Levi R. Rapid response to: Covid-19: Researchers face wait for patient level data from Pfizer and Moderna vaccine trials. BMJ. 2022 July 12;378:01731. Published 2023 May 13. DOI: https://doi.org/10.1136/bmj.o1731.
https://www-bmj-com.translate.goog/content/378/bmj.o1731/rr-2?_x_tr_sl=auto&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr&_x_tr_pto=wapp.

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