Propagande climatique

Mathilde Debord | 01 août 2023

Exit l’ère glaciaire, place à l’ébullition mondiale

L’apocalypse climatique n’a pas eu lieu le 18 juillet 2023 comme les médias l’avaient annoncé. Hasard ou coïncidence, le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a voulu marquer les esprits au lendemain de ce camouflet en utilisant un nouveau concept : l’ébullition climatique. Une plongée dans l’histoire nous rappelle pourtant qu’en 1978, les mêmes experts prédisaient l’avènement d’une nouvelle ère glaciaire supposée advenir trente ans plus tard. Sont-ils tragiquement incompétents ou s'agit-il d'autre chose ?

Image extraite du film The Day After Tomorrow (Le Jour d'après)
© The Day After Tomorrow

Le mois de juillet 2023 aura été, selon l’Organisation mondiale du climat (World Climate Organization — WCO), le mois le plus chaud de l’histoire, du moins jusqu’à nouvel ordre. Il marque notre entrée dans une nouvelle ère climatique, qualifiée par l’actuel secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU), António Guterres, d’« ère de l’ébullition mondiale ». Il s’en est expliqué le 27 juillet à la tribune de l’ONU, en commençant par des mots extrêmement forts, dans lesquels il a dénoncé le coupable de ce suicide programmé de l’humanité : l’homme.

« L’humanité est sur la sellette. Aujourd’hui, l’organisation météorologique et le service Copernicus sur le changement climatique de la Commission européenne publient chacune des données officielles qui confirment que juillet 2023 est considéré comme le mois le plus chaud jamais enregistré dans l’histoire de l’humanité. Les conséquences sont claires et dramatiques. Des enfants emportés par les pluies de la mousson, des familles fuyant les flammes, des travailleurs s’effondrant sous une chaleur torride. Pour les scientifiques, c’est sans équivoque. Les humains sont à blâmer. Tout cela est tout à fait conforme aux prévisions et aux avertissements répétés. La seule surprise, c’est la rapidité du changement. L’idée d’un réchauffement climatique est révolue, l’ère d’une ébullition globale est arrivée. L’air est irrespirable, la chaleur est insupportable, et le niveau de bénéfices des combustibles fossiles et des actions climatiques est inacceptable. »

Gutteres A. “The era of global boiling has arrived”, warns the UN. The Guardian, 27/07/2023.

Un constat sans appel, décrivant une nouvelle apocalypse climatique dont l’entière responsabilité incomberait à l’homme. Son crime ? Ne pas avoir tenu ou voulu tenir compte des mises en garde adressées depuis des décennies par les climatologues. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) avait pourtant prévenu quelques mois plus tôt, dans un rapport rédigé à l’attention des décideurs  : « 75% des habitants de cette planète pourraient être victimes de vagues de chaleur meurtrières à l’horizon 2100. »

Les étonnantes mutations des certitudes des climatologues

À quand remonte ce constat ? Les plus jeunes ne peuvent pas s’en souvenir, mais des images d’archives récemment exhumées nous rappellent qu’en 1978, les experts climatiques alertaient sur une menace tout aussi dramatique, quoique diamétralement opposée, évoquant un effondrement régulier des températures dans le Grand Nord amorcé 30 ans auparavant : « La prochaine période glaciaire est en route. »

« « Je pense que nous devrions penser à déménager ailleurs. » Déménager, mais où ? L’hiver brutal de Buffalo pourrait devenir courant partout aux États-Unis. Les experts du climat pensent que la prochaine ère glaciaire est en route. Selon des preuves récentes, cela pourrait arriver plus tôt que prévu et les températures des stations météorologiques de l’extrême nord baissent depuis trente ans. Toutes les routes d’été libres de glace sont maintenant bloquées toute l’année. Selon certains climatologues, au cours de notre vie, nous connaîtrons peut-être la prochaine ère glaciaire. »

https://www.youtube.com/watch?v=xLZldZmC8OQ

S’agit-il de deux visions concurrentes ou bien d’une révision du consensus scientifique à la lumière de nouvelles preuves, permettant de prédire de manière irréfutable le scénario d’une « ébulliton mondiale » ?

Une même cause, mais des conséquences diamétralement opposées

L’Institut océanographique de Woods Hole (Woods Hole Oceanographic Institution — WHOI) a évalué ce « scénario glacial » en septembre 2022, dans un article publié dans le journal Oceanus : « Se dirige-t-on vers un autre petit âge glaciaire ? Les climatologues du WHOI alertent sur la probabilité d’un refroidissement mondial ». Il prend appui sur le scénario a priori fantaisiste du film The Day After Tomorrow (Le Jour d’après) : une plongée catastrophique de l’hémisphère Nord dans les conditions de l’ère glaciaire, provoquée par un arrêt brutal des courants océaniques de l’Atlantique Nord qui distribuent la chaleur autour de la planète, consécutif à la fonte des glaces des pôles :

« Il peut sembler complètement faux d’imaginer que les gaz piégeant la chaleur émis par les humains pourraient provoquer un “gel global” plutôt qu’un “réchauffement climatique”. Mais en fait, les scientifiques ont longtemps émis l’hypothèse que les gaz à effet de serre pourraient provoquer un refroidissement à certains endroits et un réchauffement à d’autres en raison de changements dans la circulation océanique. Il existe une véritable inquiétude et les études ne manquent pas pour déterminer si la fonte sans précédent de la calotte glaciaire du Groenland a un impact sur le tourbillon subpolaire de l’Atlantique Nord et la circulation méridienne de renversement de l’Atlantique (AMOC), d’importants moteurs du système de circulation océanique et du climat terrestre. »

Hugus E. Are we heading toward another Little Ice Age?. Oceanus. 19/09/2019

Le Dr G. Jake Gebbie, océanographe physique au WHOI, ne pense pas pour autant qu’une transition progressive vers une « mini ère glaciaire », comme certains l’ont spéculé (et en l’occurrence espéré, pour atténuer les effets du réchauffement climatique) soit un scénario réaliste, mais ce que montre ce « débat virtuel », c’est l’impuissance des experts du climat à prédire son évolution.

Une succession de prédictions apocalyptiques, dont aucune ne s’est réalisée

C’est le constat dressé par la revue Conflits dans un article de 2019 (« Quand les médias annonçaient le refroidissement climatique ») qui identifie un basculement du discours médiatique aux alentours des années 2000, entre ces deux scénarios antagonistes, mais dérivés de la même cause. Newsweek, Time Magazine, Los Angeles Times, etc. tous s’accordaient dans les années 1970 sur l’hypothèse d’un « refroidissement climatique […] causé par l’homme » conduisant inéluctablement à l’avènement d’un nouvel âge glaciaire et à son cortège de souffrances, en l’absence de décisions politiques fortes.

On y apprend que Time a tenté d’alerter au moins à deux reprises : en 1972 et en 1977, avec une couverture sensationnaliste titrant sur « Le Grand Froid » (The Big Freeze). Le GIEC n’existait pas encore, mais les scientifiques avaient déjà commencé à joindre leurs forces afin de provoquer un sursaut de l’humanité. En 1977, le groupement Impact Team publiait La conspiration climatique : La venue du nouvel âge glaciaire, fondée notamment sur des rapports de la CIA. En arrière-plan, une série de publications alertaient sur la nécessité de réduire la croissance et celle de la population : Halte à la croissance ?, publié en 1972 par le Club de Rome, précédé quatre ans plus tôt d’un livre alarmiste, The population Bomb, commis par le démographe allemand Paul Ehrlich.

Aucune de ces catastrophes induites par le réchauffement climatique (une famine planétaire, la destruction des forêts par des pluies acides, le trou dans la couche d’ozone…) ne s’est finalement produite et n’a réussi à vaincre l’homme, cette mauvaise herbe qui résiste à tous les pesticides. Nous pourrions ajouter à cette liste la submersion des rivages côtiers, voire l’engloutissement de certains territoires (Venise, les Seychelles, les Caraïbes, les Pays-Bas…) consécutif à l’élévation du niveau de la mer : les Maldives dont la disparition était programmée ont finalement ouvert un nouvel aéroport en février 2022, Bill Gates n’a pas hésité pas à investir dans une propriété en front de mer, Barack Obama n’ont plus, et pourtant c’était en 2019

Douteraient-ils de leurs propres prédictions ?

Un débat interdit, pour le grand dam de l’humanité

De façon moins ironique, l’article de Conflits invite ces « experts du climat » à faire preuve d’un peu plus « de prudence et de modestie quant aux prévisions faites pour le futur » et à accepter un débat qui semble aujourd’hui déranger bien au-delà du cercle étroit des climatologues. Pour preuve, l’annulation par le Fonds monétaire international (FMI) de l’intervention du Dr JF Clauser, prix Nobel de physique 2022 et membre du conseil d’administration de la CO2 Coalition, une organisation qui soutient que les émissions de CO2 sont bénéfiques pour la vie sur terre. Hasard du calendrier, elle est intervenue quelques semaines après l’allocution du prix Nobel au symposium Corée Quantique (Quantum Korea 2023), où il eut l’audace de déclarer publiquement : « Le GIEC est l’une des pires sources de désinformation dangereuse. Je crois que le réchauffement climatique n’est pas une crise. »

Précisons que le Dr Clauser est également l’un des premiers soutiens de la Déclaration mondiale sur le climat qui formalise ce constat et qui a recueilli plus de 1 500 signatures. Le titre de la conférence brutalement annulée par le Bureau « indépendant » du FMI ne s’invente pas : « Let’s talk – How much can’t be the world? », littéralement : « Parlons-en – Combien ne peut pas être le monde ? », que l’on traduira de la manière suivante : « Parlons-en – Dans quelle mesure pouvons-nous faire confiance aux prévisions climatiques du GIEC ? »

Le « dilemme éthique » du Pr Steve Schneider

Le martèlement médiatique auquel nous assistons aujourd’hui, qui assume pleinement sa volonté de terrifier ou de terroriser les citoyens, n’est donc pas nouveau, un employé de CNN l’a confirmé il y a un an, en évoquant — ce sont ses propres termes – une « manipulation » extrêmement sophistiquée au service d’un « agenda ». Quel est son objectif puisque nous avons basculé dans une nouvelle ère où les décideurs politiques ont fait le deuil d’un sursaut citoyen qui l’amènerait à modifier spontanément ses habitudes pour adopter des comportements vertueux vis-à-vis de l’environnement ?

La réponse nous est suggérée aujourd’hui par la déclaration rédigée en 1989 par le Pr Steve Schneider (université de Stanford, États-Unis), et republiée il y a dix ans par la climatologue américaine Judith A. Curry. Il y décrit le dilemme éthique entre une exigence de rigueur scientifique et la tentation de tricher avec la vérité pour alerter ses concitoyens, auquel tout chercheur est confronté en tant que citoyen :

« D’une part, en tant que scientifiques, nous sommes éthiquement liés à la méthode scientifique, promettant en fait de dire la vérité, toute la vérité, et rien que – ce qui signifie que nous devons inclure tous les doutes, les mises en garde, les si et les, et mais. D’autre part, nous ne sommes pas seulement des scientifiques mais aussi des êtres humains. Et comme la plupart des gens, nous aimerions voir le monde meilleur, ce qui, dans ce contexte, se traduit par notre travail pour réduire le risque de changement climatique potentiellement désastreux. Pour ce faire, nous devons obtenir un large soutien, pour capter l’imagination du public. Cela implique bien sûr d’obtenir une couverture médiatique importante. Nous devons donc proposer des scénarios effrayants, faire des déclarations simplifiées et dramatiques et faire peu mention des doutes que nous pourrions avoir. Cette double contrainte éthique dans laquelle nous nous trouvons fréquemment ne peut être résolue par aucune formule. Chacun de nous doit décider quel est le juste équilibre entre être efficace et être honnête. J’espère que cela signifie être les deux. »

Curry J. Stephen Schneider et la « double contrainte éthique » de la communication sur le changement climatique. 21/09/2011

Et si nous nous engagions sur la mauvaise voie ?

Le deuxième problème, et il est de taille, est ce que ces prédictions sont susceptibles d’engendrer comme réponse politique, et donc comme « efforts » demandés aux citoyens pour tenter d’inverser une tendance présentée comme irréversible. Mais en supposant que cette tendance puisse l’être, quelles seront les conséquences si ces efforts sont mis au service de l’hypothèse d’une « ébullition climatique » fondée sur des modélisations erronées, et que nous provoquons alors ce « refroidissement global » imaginé par les mêmes experts il y a quelques années ?

L’article de Conflits rappelle que les climatologues ont un temps imaginé « faire fondre la calotte glaciaire en la recouvrant de suie noire ou encore détourner les fleuves de l’Arctique » avant de convenir que ce type de solutions « audacieuses » peut en réalité « créer de bien plus grands problèmes » et de se raviser. Est-on sûr qu’ils fassent preuve de la même sagesse en 2023 ?

On apprenait en octobre 2022 que la Maison-Blanche s’apprête à « coordonner un plan de recherche quinquennal pour évaluer la faisabilité d’un programme de “géo-ingénierie solaire” », visant à projeter des particules dans la stratosphère pour réduire le réchauffement du Soleil – en d’autres termes, pour obscurcir le Soleil. Le 28 juillet 2023, c’est autour de Forbes d’annoncer le projet porté là encore par Bill Gates et un petit groupe d’investisseurs de déboiser la planète pour mieux la sauver. Une startup a déjà été créée (Kodama Systems) qui prévoit d’abattre massivement des arbres et de les enterrer afin de récolter des compensations de carbone vendables, elle n’attend plus que le financement du Gouvernement américain :

« La version de Kodama est conçue pour faire le travail même la nuit, avec moins de travailleurs, en utilisant la connectivité par satellite et des caméras lidar avancées (détection et télémétrie de la lumière), du même type que celles utilisées sur les voitures autonomes, pour surveiller le travail à distance. […] Les scientifiques disent que l’enterrement des arbres peut également réduire le réchauffement climatique, en particulier si ces arbres finiraient autrement par brûler ou se décomposer, crachant leur carbone stocké dans l’air. »

Helman C. Abattre des arbres pour sauver la planète ? Peut-être pas aussi fou que ça en à l’air. Forbes. 28/07/2023

J’espère que nous n’apprendrons pas demain que les incendies qui ravagent la Californie depuis des années, et dont les dégâts qu’ils occasionnent sur l’environnement constituent le pilier sur lequel repose ce projet, ne sont pas d’origine criminelle, comme c’est le cas en Grèce. On découvre aujourd’hui que la stratégie de décarbonation de l’économie (le fameux programme « zéro émission ») pourrait être, selon certains scientifiques, un remède pire que le mal, conduisant fortuitement à une dépopulation massive de la planète en raison de la famine et des épidémies qu’il engendrera. C’est en tout cas le risque que soulevait en septembre 2022 le Dr Patrick Moore, l’ancien président de l’ONG Greenpeace, nous rappelant que l’enfer est pavé de bonnes intentions :

https://twitter.com/odrobsed/status/1682705816518905858?s=20

Est-ce raisonnable d’embarquer l’humanité sur une voie aussi hasardeuse dont les conséquences pourraient être dramatiques pour les citoyens, alors qu’une étude produite par un chercheur de l’université de Stanford (Dr Patrick Frank) et revue par des pairs vient de conclure, il y a quelques jours, que « le niveau d’incertitude concernant la température de l’air mondiale de 1900 à 2010 rend impossible toute conclusion concernant le taux ou l’ampleur du réchauffement climatique depuis 1850 ou plus tôt » ? Rappelons à toutes fins utiles que d’autres scientifiques, à l’image du Pr Ian Clark, considéré comme l’un des plus éminents paléo-climatologues au monde, soutiennent que le CO2 ne serait pas la cause, mais la conséquence du réchauffement climatique.

Nous n’avons pas la prétention d’arbitrer cette controverse, mais il nous paraît essentiel de comprendre une chose : si les solutions pour enrayer un possible dérèglement climatique divisent la communauté scientifique, censure les scientifiques qui indiquent une voie est un problème majeur dans la mesure où la controverse sur ses causes n’a toujours pas été tranchée en amont.

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