Étude clinique
Une souris décède d’un turbo-cancer deux jours après avoir reçu une deuxième dose de vaccin Pfizer
Les boosters Pfizer avaient été homologués par la FDA sur la base d’une étude portant sur 8 souris. Il aura fallu entendre près d’un an et la publication d’une étude belge portant sur 14 souris pour que le risque de turbo-cancer associé aux injections de rappel soit enfin détecté dans le cadre d’un essai.

L’étude [1] a été menée par une équipe de chercheurs de l’hôpital universitaire d’Antwep, en Belgique. L’objectif de cette étude était d’analyser la pathophysiologie de la myocardite induite par le vaccin COVID-19 commercialisé par Pfizer. La taille de l’échantillon était de 28 souris réparties en deux groupes de même taille : 14 souris mâles vaccinées selon un schéma à 2 doses vs 14 souris témoins injectées avec une solution saline.
L’une des 14 souris vaccinées a été découverte décédée dans sa cage 2 jours après l’administration de la 2e dose, soit 16 jours après la primo-injection, sans qu’aucune anomalie n’ait été contactée en amont. Aucun événement indésirable n’a été observé parmi les autres animaux.
L’autopsie a révélé « une hypertrophie disproportionnée de plusieurs organes thoraciques et abdominaux majeurs […], notamment le foie, les reins, la rate, les poumons et les intestins ». Les auteurs concluent à « une infiltration systémique étendue des organes par un lymphome lymphoblastique à cellules B (B-LBL) », un cancer rare chez l’homme (il représente 8 % des tumeurs malignes lymphoïdes humaines), connu pour être particulièrement agressif.
« Ici, nous présentons le premier cas de lymphome lymphoblastique à cellules B après une vaccination intraveineuse à forte dose d’ARNm COVID-19 (BNT162b2) chez une souris BALB/c. Deux jours après la vaccination de rappel (c’est-à-dire, 16 jours après la primo-injection), à seulement 14 semaines d’âge, notre animal a subi une mort spontanée avec une organomégalie marquée et une infiltration maligne diffuse de plusieurs organes extranodaux (cœur, poumon, foie, rein, rate) par néoplasme lymphoïde. L’examen immunohistochimique a révélé des coupes d’organes positives pour le CD19, la désoxynucléotidyl transférase terminale et le c-MYC, compatibles avec un immunophénotype de lymphome lymphoblastique à cellules B. Notre cas murin s’ajoute aux rapports cliniques précédents sur le développement d’un lymphome malin après une nouvelle vaccination par ARNm COVID-19, bien qu’une démonstration de la causalité directe reste difficile. Une vigilance accrue est requise, avec un signalement consciencieux des cas similaires et une enquête plus approfondie sur les mécanismes d’action expliquant l’association susmentionnée. »
Compte tenu du caractère foudroyant de lymphome (moins de 48 heures) et de la rapidité de sa dissémination dans l’organisme, le terme de « turbo cancer » peut être employé dans ce cas.
Le vaccin est-il pour autant à l’origine du développement de ce cancer et du décès qu’il a engendré ? Les auteurs expliquent que si ce lien est hautement vraisemblable, ils ne sont pas en mesure de l’établir avec certitude. Ils précisent :
- bien que cette relation causale « ne puisse être établie sans équivoque et puisse représenter une coïncidence, la séquence temporelle des événements suggère l’implication [du vaccin] dans cette hémopathie maligne rare » ;
- il s’agit dun premier cas de ce type de cancer rapporté après une vaccination contre le COVID-19, mais des cas de sous-type de lymphome ont été recensés chez des patients en rémission, spécifiquement après une injection de vaccin Pfizer ;
- le développement et la progression spontanés d’un cancer préexistant ne peuvent pas être exclus, mais la rareté de ces cas et l’âge moyen de survenue de ce type cancer chez la souris (> 20 mois vs < 14 semaines de vie dans le cas présent) suggèrent que la vaccination pourrait avoir eu « un effet accélérateur sur son ampleur et/ou sa vitesse de progression », comme cela a été documenté chez l’homme dans un cas [2] ;
- la souris a été injectée avec des doses disproportionnées par rapport à son poids, rendant la transposition chez l’homme peu réaliste.
Nous voilà donc rassurés. Enfin, presque.
Références
[1] Eens S, Van Hecke M, Favere K, Tousseyn T, Guns PJ, Roskams T, Heidbuchel H. B-cell lymphoblastic lymphoma following intravenous BNT162b2 mRNA booster in a BALB/c mouse: A case report [Lymphome lymphoblastique à cellules B après rappel intraveineux de l’ARNm BNT162b2 chez une souris BALB/c : à propos d’un cas]. Front Oncol. 2023;13:1158124. DOI: https://doi.org/10.3389/fonc.2023.1158124.
[2] Goldman S, Bron D, Tousseyn T, Vierasu I, Dewispelaere L, Heimann P, et al. Rapid progression of angioimmunoblastic T cell lymphoma following BNT162b2 mRNA vaccine booster shot: a case report. Front Med (Lausanne). 2021;8:798095. DOI: https://doi.org/10.3389/fmed.2021.798095.