Fraude scientifique

Équipe Le Point Critique | 08 mars 2022

USA : Après la FDA, les CDC refusent à leur tour de publier les données relatives aux vaccins contre le COVID

Le COVID est décidément un énorme caillou dans la chaussure de l’administration Biden. Deux médecins, les Dr P. McCullough et R. Malone accusent aujourd’hui publiquement les CDC de fraude scientifique et invitent ses employés à se constituer comme lanceurs d’alerte. En cause, le refus de l'agence de livrer les données relatives à la campagne de rappel chez les 18-49 ans. Ces accusations s’inscrivent dans le sillage de l’action portée par l’avocat Thomas Rentz pour contraindre la FDA à fournir les données qui lui ont permis d’homologuer le vaccin Pfizer.

Les Dr R. Malone et P. McCullough accusant les CDC de fraude scientifique, conférence de presse, 4 mars 2022
© Le Dr P. McCullough (à gauche sur la photo) et le Dr Malone, conférence de presse du 4 mars 2022

Après le Pentagone, la DARPA et la FDA, c’est au tour des Centers of Diseases Control and Prevention (CDC), l’agence qui pilote la réponse du pays à l’urgence de santé publique, d’être mis en accusation par la communauté scientifique pour des manquements en lien avec la gestion du COVID. Deux médecins, le Dr R. Malone, biologiste moléculaire et coïnventeur de la technologie utilisée dans les vaccins à ARN messager, et le Dr P. McCullough, un des médecins les plus publiés au monde, ont donné une conférence de presse le 4 mars 2022 dans laquelle ils dénoncent une fraude scientifique majeure :

« À mon avis, la rétention scientifique de données constitue une fraude. On a affaire selon moi à de la fraude scientifique. Et le CDC, que j’ai bien observé au fil des ans, s’est de plus en plus transformé en un bras politique et ne remplit plus sa fonction. On parle du Centre de contrôle et de prévention des maladies, ce sont les archives de l’information sur lesquelles les médecins se sont appuyés pendant des décennies. C’est devenu une organisation purement politique. Comme je l’ai déjà dit à plusieurs reprises m’adressant à ces personnes au sein du Gouvernement qui ont donné cette interview au New York Times mais n’ont pas divulgué leur identité, je pense qu’ils doivent maintenant prendre une décision. Il y aura des conséquences juridiques et je crois qu’ils ont le choix. Ces employés du Gouvernement qui ont participé à la dissimulation des données. Ils peuvent devenir soit des accusés soit des témoins. Il est temps pour eux de se lever et de s’exprimer. Et s’ils souhaitent se lancer dans une action de lanceur d’alerte, qu’ils s’adressent au sénateur Ron Johnson, son bureau leur est ouvert. Et quand les élections de mi-mandat seront terminées, qu’il sera réélu et que les républicains auront pris le Sénat, il sera responsable de la sous-commission d’enquête du Sénat. Et je peux vous dire qu’il est plus que prêt à commencer… »

Dr R. Malone, 4 mars 2022
Dr P. McCullough (à gauche) et Dr R. Malone, le 4 mars 2002

Les origines de l’affaire

Tout a commencé par un article du New York Times daté du 20 février 2022 basé sur des déclarations de plusieurs employés des CDC. Ils dénoncent un immense réservoir de données dormantes qui n’ont jamais pu être exploitées pendant la pandémie et depuis le déploiement des vaccins.

L’agence est notamment accusée d’avoir dissimulé des informations cruciales (par exemple les volumes d’hospitalisations et de décès ventilés en fonction l’âge, la race et le statut vaccinal) qui auraient permis d’identifier les personnes les plus à risque d’infection, mais également celles pour qui les rappels vaccinaux ne se justifiaient pas.

Parmi les principaux griefs formulés à l’encontre de l’Agence, figure la rétention de données relatives à l’efficacité des vaccins, en particulier celles concernant l’administration de la dose de rappel chez les 18-49 ans qui sont précisément la partie de la population la moins concernée par cette injection.

Sur l’insistance du New York Times, les CDC ont finalement publié ces données avec deux semaines de retard. Leur porte-parole, Kristen Nordlund, a alors justifié les atermoiements de l’Agence par le fait que ces chiffres pourraient être mal interprété par le grand public s’ils n’étaient pas suffisamment vérifiés en amont. Or cette vérification prend du temps et nécessite des capacités de traitement qui feraient défaut aux CDC selon l’un de ses directeurs, qui précise :

« L’agence a hésité à rendre ces chiffres publics car ils pourraient être interprétés à tort comme des vaccins inefficaces. »

Dr Daniel Jernigan, directeur adjoint des CDC pour la science et la surveillance de la santé publique

La sécurité des vaccins au centre de toutes les interrogations

Pourquoi la transparence des agences sanitaires concernant l’efficacité et, de manière plus inquiétante, la sécurité des vaccins est-elle aujourd’hui un combat de haute lutte ?

On rappellera que c’est en substance la même rhétorique que celle des CDC qu’a utilisée la FDA il y a quelques mois lorsque la justice lui a ordonné de publier les données de sécurité du vaccin Pfizer. Elle a alors sollicité un délai de 75 ans qu’elle estime nécessaire pour d’anonymiser avant de les divulguer, mais qui lui a été refusé au profit d’un calendrier contraignant, lui imposant de relâcher ces données d’ici la fin du mois d’août prochain.

Les récentes révélations du directeur général de la FDA, Christopher Cole avaient quelque peu tué le suspense concernant les véritables motivations de l’Agence, en expliquant lors d’un dîner où il ignorait qu’il était filmé, que Pfizer avait « acheté son homologation » à grand renfort de millions.

Christopher Cole, 15 février 2022

 Pfizer a procédé, le 6 mai 2021, à un virement de 2,8 millions de dollars pour le compte de la scientifique principale de la FDA 

On apprend aujourd’hui à travers la première livraison de documents par la FDA que Pfizer a procédé, le 6 mai 2021, à un virement de 2,8 millions de dollars pour le compte de la scientifique principale de la FDA, le Dr Marion Gruber qui a démissionné de son poste en novembre 2021 après avoir approuvé le vaccin Pfizer. Autre fait « troublant », elle est accessoirement l’épouse du vice-président de la recherche et développement clinique des vaccins, le Dr W. Gruber, au sein du même laboratoire Pfizer.

Dans ce contexte, peut-on croire sans réserve en la sincérité de la directrice des CDC, qui confiait début mars avoir tout au plus fait preuve, au même titre que l’ensemble des autorités sanitaires, « d’un peu trop d’optimisme » quant à l’efficacité des vaccins et d’avoir peut-être « manqué prudence » en les imposant à l’ensemble de la population ? Ce défaut de prudence consenti du bout des lèvres concerne-t-il leur sécurité ?

Rochelle Walensky, CDC, 6 mars 2022

 Le sénateur Ron Johnson a sollicité à au moins huit reprises la directrice des CDC, en vain, pour qu’elle complète les données, notamment de sécurité, sur lesquelles ses recommandations se sont fondées 

Cet embarras du CDC face à l’intensification de la pression judiciaire concernant la manière dont les vaccins ont été homologués et inoculés dans des conditions qui soulèvent aujourd’hui énormément de questions (je rappelle qu’en Europe, ils ne le sont toujours pas de manière définitive mais que celle qui en a négocié les commandes dans une totale opacité, Ursula von der Leyen, a fait disparaître l’ensemble des textos échangés avec le PDG de Pfizer en amont de la signature de ces contrats) n’est pourtant pas nouveau.

Le sénateur républicain Ron Johnson (Wisconsin) relate de son côté avoir sollicité à au moins huit reprises la directrice des CDC, en vain, pour qu’elle complète les données, notamment de sécurité, sur lesquelles ses recommandations se sont fondées. Le Brownstone Institute publie le du 6 mars 2022 adressée quelques jours plus tôt à Rochelle Walensky par R. Johnson dans un article où il s’interroge à voix haute : Pourquoi Walensky refuse-t-elle de répondre aux questions de ce sénateur ?. L’article détaille notamment huit questions restées à ce jour sans réponse :

  • 19 mai 2021 : Demande de dossiers relatifs aux syndicats d’enseignants et aux directives du CDC.
  • 28 juin 2021 : Demande d’informations sur les effets indésirables du vaccin COVID-19.
  • 13 juillet 2021 : Demande d’informations sur la surveillance de la sécurité des vaccins.
  • 30 juillet 2021 : Demande de données utilisées par le CDC pour créer un diaporama sur l’efficacité du vaccin COVID-19.
  • 22 août 2021 : Concernant la réunion du Comité consultatif sur les vaccins et les produits biologiques apparentés.
  • 15 septembre 2021 : Demande d’informations sur l’efficacité de l’immunité naturelle comme protection contre le COVID-19.
  • 5 octobre 2021 : Demande d’informations sur les premiers traitements de la COVID-19.
  • 29 décembre 2021 : Demande d’informations sur les données de variation entre les lots de vaccins.

En appui de la déclaration de R. Malone et P. McCullough, le fondateur de la Vaccine Safety Research Foundation (VSRF), Steve Kirsch, a fait de son côté une offre à l’attention des agents du CDC : il promet une prime de 1 million de dollars pour ceux qui accepteraient de parler publiquement des agissements de l’institution.

L’avocat Thomas Renz, qui représente par ailleurs trois lanceurs d’alerte à l’origine d’une action contre le Pentagone, accuse clairement à son tour Anthony Fauci, le directeur l’Institut national des allergies et maladies infectieuses (NHIAD) et Rochelle Walensky, de « dissimulation criminelle majeure ». C’est sur la base de ces allégations qu’il a intenté une action civile, fin septembre 2021, contre le Secrétaire du Département américain de la santé et des services sociaux, Xavier Becerra.

La décision d’Emmanuel Macron de classifier l’ensemble des documents relatifs à la stratégie vaccinale, planifiée dans le cadre de conseils de défense dont l’opacité rendrait jaloux l’État-major des Armées, relève-t-elle du même souci commun aux CDC et à la FDA de s’assurer que les Français disposent de données parfaitement intègres, quitte à devoir attendre 75 ans pour cela ?

Affaire à suivre, donc…

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